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Fameuse radio!


Au fait, retrouve (Presque) Fameux sur
et le (presque) Myspace

Qui es-tu, (Presque)?

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coooolagos

 


23 juin 2008 1 23 /06 /juin /2008 14:11



Il était une époque de ma vie où je réalisais des chroniques sans écouter les disques. Ce temps, heureusement révolu, me renvoie aux premiers moments de mon évolution professionnelle. D'aucuns rétorqueront que ce début était placé sous le sceau de l'arnaque. Pas faux. Puis-je simplement objecter que j'ai commencé par des reports de live, où la falsification est possible mais plus délicate, et que les disques en question ne concernaient que les gros vendeurs – à cette époque bénie où les gens achetaient, en masse, des disques?

En ce temps là, je ne voyais pas pourquoi je me frapperais l'audition d'un Julien Clerc, Michel Sardou ou Michelle Torr alors qu'ils me paraissaient produire le même disque depuis mon enfance. Sans doute ai-je tort, bien sûr même. Prenons ainsi, au hasard, le cas de The Raveonettes. Le duo danois ne réenregistre-t-il pas toujours les mêmes titres depuis sa création? Après un début en fanfare, et encore, les gens se sont lassés de ce son sixties passé à la moulinette indie. La chanteuse était une belle blonde et son comparse un brun intrigant, d'autres duos, pas plus beaux mais plus mélodiquement porteurs leur ont volé la vedette, genre White Stripes. The Raveonettes sonnait cool, mais les limites de leur son les enfermaient dans une niche qui se refermait sur eux. Et puis, pas de hit majeur.

Pour des raisons que j'ignore, l'idée de trappe me séduit assez. Assez pour trouver des tas de variations entre les tas d'albums enregistrés durant les 10 premières années d'existence des Ramones, par exemple. De surcroît, ce tunnel étroit que fouille vaille que vaille The Raveonettes n'est finalement pas si étranger à celui exploré par les quatre faux frères. Si l'échangeur souterrain où s'étaient implantés les américains réunissait les deux autoroutes du son sixties et du punk, The Raveonettes y fait s'y télescoper des camions de pédales à distorsion, de bonbons acides, de miel bouillant.
Ce terrible carambolage est jugé du regard impitoyable d'un autre fameux duo. La moindre des pistes de Lust Lust Lust est imprégné de la sève de The Jesus and Mary Chain, davantage période Barbed Wire Kisses (B-Sides And More) que Psychocandy. Cette filiation est flagrante sur le tube You want the candy ou Dead Sound, voire la plupart des autres titres. La recette est toujours un morceau pop à l'ancienne plus ou moins sali par des guitares, souvent saturées, mais pas forcément. L'autre formule était aussi employée par les frangins distordus: un morceau lent, répétitif, explosé en son milieu par l'apparition d'une guitare gigantesque, écrasant tout sur son passage. En ce sens, le titre d'ouverture, Aly walk with me, est une incroyable réussite du genre. Un bonheur dans le genre balade morbide.



Pas de surprise pour Lust Lust Lust, donc. J'ai été ramené plusieurs années en arrière, quand l'évocation du nom de The Jesus and Mary Chain faisait de vous un être possédant des goûts diablement underground. Cependant, il est difficile de tenir The Raveonettes pour un simple groupe de clones. Puisant directement à la source du tube clair, ce duo écrit des chansons sur lequel le temps n'a aucune prise. Pour en revenir à l'ouverture de ce fabuleux papier, il est certain qu'à ce jour, je pourrais écrire la chronique du prochain album de The Raveonettes sans l'écouter, tant il semble difficile de croire que ce groupe passe subitement au r'n'b ou signe chez Ed Banger. Néanmoins, refuser de recevoir pareille dose de bonheur reviendrait à bouder son café rituel au prétexte qu'il a toujours le même goût. Même si le secret est dans l'évolution, l'habitude réserve ses jouissances dans la répétition.
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commentaires

M
Ouaip je vais réfléchir à une série intitulé " Arles, les connards, la nuit", je pense que ce sera assez porteur... Cheers :)
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