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Fameuse radio!


Au fait, retrouve (Presque) Fameux sur
et le (presque) Myspace

Qui es-tu, (Presque)?

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coooolagos

 


20 octobre 2008 1 20 /10 /octobre /2008 12:47


 


Maintenant, il est couché dans un énorme tube ouvert des deux côtés. Posé sur une couche de mousse, il conserve le bras tendu, conservant cette position rendue célèbre par Superman. A la seule nuance que mon ami ne vole pas.

Il avait pourtant volé, dernièrement. D’après lui, cette grâce aérienne n’avait duré que deux secondes, le temps qu’il soit projeté de la trottinette qui le supportait jusqu’au sol (voir (presque) ici). La main serrée dans une attelle, il me détailla ce transport comme merveilleux, parfait contraste avec la chute, l’écrasement au sol ayant été brutal au point de lui rompre l’os crochu.

 

Aujourd’hui, il passe une IRM de contrôle et, comme il ne peut conduire, je l’accompagne. Nous nous trouvons dans une section spéciale de l’hôpital local, un endroit calme, propre et lumineux, où nous ne patientons pas des heures. Dommage, tant la secrétaire, qui nous fait face, est magnifique. Mon ami ne cesse de lui demander si elle souhaite d’autres documents administratifs en louchant vers son décolleté, tandis que, fasciné, je projette de l’alpaguer quand je serais débarrassé de ce boulet. Heureusement, un garçon portant blouse blanche vient le chercher. Malheureusement, peu dupe de mon manège, le photographe, comme il se présente lui-même, me prie de les accompagner. Il nous fait rapidement le briefing : l’IRM fonctionnant grâce à un aimant surpuissant, il convient d’ôter toute trace de métal, bague, montre, ceinture, sous peine de brulures ou arrachements, plan gore à la Carcass. Nous nous rendons dans la salle réservée à cet effet. Démétallisé, mon ami se fige alors dans la position voulue. Après quelques consignes, l’opérateur lui fixe un casque stéréo sur la tête. Il revient derrière l’épaisse vitre qui sépare l’énorme tube de la zone de commandes.

 

Sans s’intéresser à moi, il commence ces manipulations. Le bruit qui nous parvient est proprement assourdissant.

- Vous comprenez pourquoi je lui ai placé ce casque ?

On dirait une rythmique de techno hardcore débridée, le genre de production freak tournant à 450 bpm. L’ensemble est saturé au delà de l’entendement.

- Qu’est-ce que vous pouvez lui passer pour qu’il supporte ça ?

Le photographe m’indique alors une pochette de CD posée sur un coin de sa table de commandes. Un collage, étrange, pas forcément harmonieux, l’illustre.

- The Faint. Un groupe américain assez dérangé. Chaque jour, je sélectionne quelques disques dans la banque, et je tache de les passer aux personnes adéquates. Votre ami me paraît mur pour entendre celui-ci.

- A quoi ça ressemble ?

- A ça. Matez le clip.



- Vous pouvez pas m’en dire plus ?

- Disons que leur Fasciination (avec deux i, oui oui) est un opus voué au pop-rock digital, illustré par de bien bonnes chansons, comme l'illustre  The geek were right, Psycho, imaginez Blur qui aurait avalé un sampleur, ou Forever growing centipedes. Il reste toutefois ouvert à des méditations quasi introspectives, style I treat you wrong, ou l’expérimentation traitée old school, genre Fulcrum & lever. Leur démarche se veut intellectuelle, mais leurs morceaux trahissent leur passion viscérale pour la sueur et l’immédiateté. The Faint est en fait l’une des rares formations arrivant à produire des titres aussi putassiers qu’underground. Chez eux, la basse, massive comme chez New Order mais réglée aussi lourde que chez une formation death métal, s’exprime au même niveau que les claviers, parfois horripilants. La voix est claire, somme toute assez froide, teintée d’un étrange accent anglais. En somme, tout prédispose à faire de Fasciination un total raté, mais ce disque, tout aussi bancal soit-il, dispense quelque chose de dérangeant qui précisément attire. Même sautillant, il reste un rien malsain, à l’image de son visuel. C’est ce qui fait son charme, une attirance congénitalement viciée.

- Et ce sont les mêmes jugements que vous appliquez à mon ami ?

- Sauf votre respect, oui.

Là-bas, l’ami, main tendue sous l’aimant géant, subit le concassage gabber sans broncher.

 

Lorsqu’il sort du tube, sa première réaction est de rassembler ses affaires aussi vite qu’il peut.

- Pas trop long ? T’as aimé le son ?

- Quel son ?

Sur ce, il part en courant, certainement demander pour la soixantième fois à la secrétaire s’il lui a bien remis sa carte vital.

- Il ne se renseigne pas sur l’état de sa fracture ? s’étonne le photographe.

- Finalement, je pense que vous avez raison quant au choix du disque pour l’homme, je réplique en embarquant discrètement Fasciination.

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commentaires

S
voila si tu trouve ce iceberg, iceberg des eighty t'a le truc plus des piéton genre nerd ou squeeze -<br /> allé j'te plainds de chroniquer ça ! à la solde de .....
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N
<br /> ouah, c'est gentil de me plaindre, ton empathie me touche, mais point de tracas, je m'éclate grave, moi!<br /> <br /> <br />
F
J'aime trop ton style d'écriture, ta plume ! Je te l'ai déjà dis, mais qu'importe, tu me rappelles les grandes heures de Lester Bang ! Est-ce une référence pour toi ? <br /> Sinon, j'ai écouté The Faints que je ne connaissais pas. <br /> "Blur qui aurait avalé un sampleur", excellent l'expression. Très électro dansante, "cheap, arty & flashy" ! Un skeud pur les jambes, très Daft Punk je trouve !!<br /> Sur ce à +++ et longue vie à (presque) fameux !!!!!!
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N
<br /> hello,<br /> hey, ça fait trop de compliments d'un coup!<br /> LBang, bien sûr, mais je peux pas suivre, trop décousu, je prends plus de drug, ça doit être pour ça.<br /> The Faint, quoiqu'en disent les commentaires, a signé là un très bon disque... à ne pas écouter trop souvent.<br /> pice! <br /> <br /> <br />
L
tu te rappelle ce titre des années quatre vingts iceberg , iceberg avec la guitare raide saturé et le type qui répéte iceberg - je cherche le titre du morceua et le groupe -
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N
<br /> no, pas du tout...<br /> <br /> <br />
L
ben voila ces messieurs s'imaginent que je leur écris pour paraitre dans leur rubrique pourrie de courrié des lecteurs au bon millieu de tout ces béné - a chaque fois que j'ai le canard dans les mains je le feuillette et commente - et là ce moi si qu'est-ce que je lis pas en édito un truc débile du genre envoyé nous une chronique de black ice d'ac/dc et nous vous feront parvenir un autographe de augos young plus la reformation de NTM pour le fric - voila je les ai comparé a rockone et il m'ont envoyé pour réponse que ces deux trucs consenés tout le monde sauf OH le grand steve !<br /> bye
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A
C'est vrai qu'après une premiere ecoute, le son fait assez putassier...
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