SidiLarsen – Machine rouge
Mince, c'est fichtrement rageant quand un opus qui débute d'exquise manière tend à tragiquement s'embourber à mesure de son avancée. Enervant, même. SidiLarsen assure une ouverture magistrale avec Le meilleur à venir, une chanson porteuse, prenante, avec du sens. Lui succédant, Back to basics passe en force mais fait son effet. Ensuite... Ensuite, on a souvent l'impression d'écouter Un No One Is Innocent première mouture amputé de sa puissance, sa hargne et sa créativité. Comme un avion sans ailes. Je suppose qu'on n'est pas les premiers à tenter pareil rapprochement, hu? Bref, trop de trous d'air, de sons posés, de déclarations rabâchées, le ventre mou contestataire servi par ce son énorme, standard moderne qui écrase tout. Des fois, heureusement ça se reprend et là, c'est fort plaisant. En somme, l'exemple parfait du disque contrasté, oscillant entre le meilleur et le pire. Qué dommage...
4 Guys From The Future – Under the new morning sun
On a lu des tas de trucs extrêmement louangeurs à propos de ces danois. C'est n'importe quoi. D'abord, leur musique infirme carrément leur nom. 4 mecs du futur ne pourraient signer des compositions aussi datées, à moins que... A moins que ce soit fait exprès. Mais dans ces cas-là, il s'agit alors de la manifestation d'un foutu revival des années (19)70. En ce temps-là, des chevelus emplis de drogues délirent sur leurs instruments par incapacité de jouer au foot. Résultat navrant: trop barrés pour imaginer des formats cohérents, ils partent en sucette et performent des sons inspirés par la chasse au dragon. Imbittable pour qui n'a pas gobé sa médecine pour chevaux, cette musique se traine et se répète, un pur ennui. Les danois s'en inspirent et reproduisent le modèle à échelle 1, sauf quand ils s'approchent un peu plus de la fin de cette décennie avec des rythmes davantage robotiques. Mais bon, 8,22 mn pour le premier titre, vous vous sentez digérez ça?
Drunksouls – Revolution
Il y a deux manières de réaliser des disques. La première consiste à les faire de manière tout à fait cohérente. Généralement, la rubrique où sont rangées ces minis chroniques (chroniques express, cherche pas, c'est déposé) en est bondé. Les artistes sont bien à l'aise dans leur case, parfaitement prévisibles, cohérents. Et puis, il y a ceux, plus rares, qui n'en ont rien à fiche. La plupart du temps, il s'agit d'indépendants, type Drunksouls. Ces sudistes avaient sorti un premier opus plutôt appréciable, ils reviennent avec une suite au visuel éprouvant. Mince, ça pique les yeux, des incrustations pareilles! Le collage se poursuit côté musical. Sur une vague assise reggae, style originaire de la formation, les musiciens dérivent en tout sens, enfin surtout vers les rives de la pop fourre-tout. C'est bien fait, mais carrément étrange, si ce n'est surprenant, pour ne pas dire déroutant. Ultra mélodique, l'opus reste toutefois bien trop sage, gentil et soigné pour nous plaire. Mais on apprécie le geste, les mecs.
