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Fameuse radio!


Au fait, retrouve (Presque) Fameux sur
et le (presque) Myspace

Qui es-tu, (Presque)?

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coooolagos

 


29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 13:14

http://f0.bcbits.com/z/25/85/2585071881-1.jpg

L'adage stipule qu'internet est à l'image de notre société. S'il est juste, il faut voir comme notre monde craint, constate le toujours juste Ndaref. Incroyable, le nombre de tarés qu'on rencontre sur la toile. Déambulent-ils dans les rues ou sont-ils circonscrits dans leurs maudits ghettos numériques? Ndaref souhaite prestement l'établissement d'une milice du web, afin de filtrer cette innommable racaille! Dans l'attente, ce travail lui incombe. Il doit, sous les injonctions rabâchées de son supérieur, le divorcé el pendu, aller au contact des couches les plus infamantes du virtuel pour ramener la lie de la musique. Une sombre histoire d'arrangement, avait stipulé el pendu, cherche pas à savoir, écoute, écrit. Alors, quand ce mot d'ordre a été trop souvent répété, Ndaref, ce seigneur du verbe, clique sur les liens de structures affiliées et opte pour un disque au hasard. Pas besoin de s'échiner à chercher, ils se rejoignent tous sur le terrain de l'abominable.

C'est ainsi que le cas Genital Jiggling se présente. Le nom adopté par la formation, la pochette détournée, le nombre de chansons (24!), la brièveté des titres (en 16 secondes et 2 minutes) évoque immédiatement au lettré penseur un de ses odieux groupes grind. Des formations s'accordant autour d'une fulgurante violence mais également d'une insondable nullité, que n'arrange certes pas le positionnement humoristique de certains drôles. Comme si cela n'était pas assez déprimant en soit, le quatuor vient de Rouen, ville sinistrée s'il en est, et joue du fastcore. Mince. Selon toute vraisemblance, ce style voisin du grind est en train de remplacer progressivement son métallique cousin sur l'autel du mauvais goût outrancier. Résigné, le fastueux Ndaref clique sur le lecteur en laissant échapper un gémissement de déplaisir à travers l'open space.

Et là, le plus merveilleux des destructeurs de claviers est obligé de se raviser. Oh, vous le connaissez, il ne rend pas les armes si facilement. Il résiste, s'entête, et souhaite mourir correcteur orthographique à la main plutôt qu'avouer sa défaite. Peine perdue. Il en vient même à espérer, priant pour que ce bon morceau soit succédé d'une odieuse bouse, qui rendrait superflue toute chronique construite. En vain. 24 titres, quasiment rien à jeter. Les rouennais demeurent d'une impeccable constance, évoluant entre brutalité viscérale mais maîtrisée, inspiration bien plus large que leur positionnement revendiqué laisse augurer, et un humour qui fait mouche. Ce constat est très difficile à avaler et Ndaref se résigne à aligner du caractère. Que faire d'autre? Comment passer sous silence cet univers parfait décliné en 24 vignettes? Grind, metal, punk et même Oï, GJ agglomère tout et recrache des compositions toujours mélodiques en un temps record. Imparable. Sales foutus jeunes, peste Ndaref.

Après avoir rédigé son article, fatalement élogieux, Ndaref écoute l'album mythique de Blood Duster pendant que son antivirus scanne son disque dur. On fait parfois de sales rencontres sur le oueb...

 

jetter une oreille? http://genitaljiggling.bandcamp.com/

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25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 13:12

http://f0.bcbits.com/z/12/81/1281690152-1.jpg

On a beau dire et même répéter qu'on se laissera plus piéger, ça loupe pas: on vous envoie un lien, des fichiers ou un bidule compressé et, alors que se pressent mille autres choses à faire, il intègre un lecteur digital et bientôt les oreilles. En l'occurrence, celles, magnifiques dessinées, de Ndaref. Lequel, derechef, lambine à se mettre à l'ouvrage. Vous êtes en droit de vous poser la seule question qui vaille au sujet du plus émérite des chronicistes: pourquoi ce garçon passe-t-il son temps à se plaindre des exigences mêmes de son travail? Personne par contre n'a dit qu'on vous apportera réponse.

Forteresse, produit par 1:0, laisse devant ce type d'énigme. Comment ce groupe parvient-il à construire ses chansons et surtout dans quelle finalité? Car il paraît évident pour Ndaref que quelques motivations non formulées sous-tendent ce projet complexe. Cela lui fait à la vérité le même effet qu'à l'écoute de Warum Joe: voilà du rock qui n'en est pas sur des paroles qu'on ne comprend guère. 1:0 exécute une musique acrobatique tout à fait accrocheuse qu'il peine à ranger dans un registre précis. Sans grilles d'accords répétées et précises, loin du méthodisme et du rigorisme, tout demeure évolutif quoique borné (pas d'envolée bossa nova ni passage grind, par exemple). L'enregistrement poursuit en cela le travail fourni sur Sec, disque initial qui mettait déjà tout en place. Forteresse pousse l'effort un peu plus loin. Les textes, foi de Ndaref, peignent quant à eux des paysages en forme de point d'interrogation. Sans doute certains les jugent-ils prétentieux, voire emplis de fausse poésie, aucune importance. Leur mystère, quel qu'il s'avère, est porteur, réalise le chroniqueur. Après des années passées à tenter de décortiquer Warum Joe, il a fini par renoncer. Pas parce qu'il était certain de ne jamais percer leur complexité. Juste car ils étaient bien plus beaux, forts et tranchants en l'état.

1:0, et une nouvelle victoire. Voilà ce que pourrait titrer Ndaref si le combo 1. était connu 2. avait déjà triomphé 3. s'éclatait au squash. Le positionnement artistique interdisant quasiment toute hypothèse de la sorte, 1:0 va demeurer, à l'instar de WJ, un trésor bien gardé par une poignée d'esthètes. Quant on sait que le 4 titres est conclu par la reprise, superbe, précieuse, entêtante, d'une chanson de Shellac (A prayer to god), on comprend à quels genres de gus on a affaire: pas des gonzes prêts à tout pour ouvrir en lever de rideau de Johnny Halliday. Ah oui, pas une reprise, une adaptation, comme l'avait précisé le chanteur à Ndaref. 1:0, mais toujours la pression sur l'adversaire.

http://www.unegalzero.com

 

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21 juin 2012 4 21 /06 /juin /2012 13:23

http://f0.bcbits.com/z/16/08/160824447-1.jpg

Cette sordide histoire débuta de la plus étrange des manières. D'abord, je me rappelle très nettement avoir eu très chaud (et surtout très soif) par une nuit sans lune. Pour contrer cette déshydratation latente et critique, je décidais de me téléporter devant la porte de mon frigidaire. Après le "sésame ouvre toi" d'usage, celle-ci s'ouvrit dans un chuintement hydraulique, me livrant une pure vision d'horreur. Parmi les compartiments désespérément vides, une seule et unique bière. Nom d'une Stratocaster, me dis-je à cet instant déterminant, la nuit va être longue! Mais bientôt un autre détail mystérieux attira mon attention. En effet, un carré jaune autocollant ornait le métal poli de la finale canette. Mon sang ne fit qu'un tour et j'arrachais aussitôt le dit message. "Au fait, ça serait bien que tu chroniques un groupe. Ce sont de mystérieux magnats du hardcore. Des gens très importants et très dangereux. Et surtout, c'est avec la somme astronomique qu'ils m'ont versé pour ce texte que j'ai pu emmener la reine cyborg Claudia La Volup-Tueuse en lune de miel sur le troisième satellite de Jupiter. Une suite à 20.000 crédits la nuit, alors tu comprends je peux plus rembourser. Maintenant, ils menacent de rayer la peinture de mon yacht galactique si je ne leur fournis pas une chronique dans les deux heures. Tu sais que je ne supporte pas que l'on touche à mes affaires. Alors j'ai pensé à toi. Voilà, bon courage. Je te recontacte quand ma vespérale beauté me le permettra. Signé: Ndaref. Ps : tu trouveras toutes les informations nécessaires pour remplir ta mission dans l'enveloppe que j'ai enterré au pied du baobab nain qui verdit le bureau. Bisous." 

"Par la moustache du pape!"  J'étais bel et bien coincé. Non sans avoir attrapé la bière unique et solitaire au passage, je fonçais vers notre bureau du 148ème étage à la recherche de ces (Presque) Fameuses instructions. D'un shoot précis mais néanmoins puissant, je renversais la jardinière servant de nid aux très chères racines de notre arbre domestique et plongeais mes mains fines et blanches dans la glaise molle et synthétique. A force de tâtonnements, je mis la main sur l'enveloppe précédemment dissimulée par la paranoïa de mon protecteur. Je la décachetais à la fois nerveux et intrigué. Elle ne contenait qu'une petite pièce de mémoire virtuelle en plastique et un détonateur proto nucléaire que Ndaref avait ramené de ses vacances, au printemps dernier, chez les lybiens de l'espace. Je jetais aussitôt le détonateur et insérais la mémoire portative dans le port dédié de mon personal computer.

 

Nom de code /: Mörse

Date de sortie /: June 2012

Titre ou intitulé /: éponyme (ou information non renseignée)

Localisation spatiale /: Lille - France - Ancienne Terre

Nombre de support mémorisé /: 3

//- Sous terre - 03:17

//- Le Banissement - 01:47

// - Pour qui préside l'effroi - 03:28

Type :/ Punk Harcore

Nombre d'humains ou d'humanoïdes assimilés /: 5

Langue et/ou protocole de communication utilisé /: Français

Niveau sonore /: Loud

 

D'un main leste je libérais la capsule de la canette et le son jaillit des haut-parleurs. Alors que le salvateur breuvage parcourait mon gosier aride, un gros son parvint à mes oreilles. Le temps d'ouvrir l'application ad hoc, que mes doigts agiles, déjà, déferlaient sur l'antique clavier :

"Le premier titre de Mörse s'ouvre sur un larsen, aussitôt suivi par un bref roulement de caisse claire qui annonce l'arrivée du son. Une attaque simple et efficace. L'ensemble est plutôt bien équilibré, l'effort est clairement porté sur la qualité et sur la quantité du son. C'est le premier bon point. Et finalement une première surprise, tant cet aspect de la production fait défaut à tant et tant de groupes. Toutefois, impossible de résumer ce 3 titres à un simple aspect technique, puisqu'il faut aussi souligner le soin accordé à la composition elle-même. Peut être pas très varié ni très original par rapport à d'autres groupes spécialistes du genre, mais cela démontre une certaine vitalité. On pourrait presque parler de revival mélodique. Je m'explique. Les mélodies à la guitare avaient quasiment disparu de nos horizons musicaux, sacrifiées à la toute puissance du son et à la rapidité d'exécution. Or il semblerait qu'elles commencent à faire timidement leur retour, et le plus surprenant, c'est que ce retour s'opère dans la scène hardcore (ceci s'explique peut être par le fait que la voix y est plus souvent hurlée que chantée, elle ne permet donc pas de ligne mélodique, alors pour compenser, on la redonne à la guitare qui occupait ce rôle dans le rock and roll préhistorique). Et je dois dire que cette idée me plait plutôt bien. Mais revenons plus directement à nos moutons, à nos "Mörse" plus exactement. Des 3 trois titres, Le Bannissement est mon préféré. Plus punk donc plus court (à moins que cela ne soit l'inverse), il correspond d'avantage à mon goût que la rythmique plus lente et/ou plus lourde des deux autres morceaux. Là encore, on peut saluer le travail et la qualité de l'enregistrement réalisé "at" The Atomic Garden Recording Studio. Je ne sais pas du tout où ils se situent sur la carte galactique mais ils ont l'air de savoir faire sonner des guitares, là-bas. Bref, un bon trois titres, assez généreux et encourageant pour la suite, avec à mon avis un morceaux qui se détache un peu du lot. Je ne parle pas des paroles, qui sont pourtant en français. Je n'y ai noté aucune "erreur" sérieuse, elles sont tout à fait dans les canons du genre. Ah et puis j'oubliais, moi, j'aime bien les pochettes avec des loups. Par contre ils n'ont aucune excuse pour les trémas. Faut arrêter les trémas, ça sert à rien, c'est nul, en fait c'est joli que dans Noël. La bise." 

Je m'octroyais la dernier gorgée de bière puis relus avec satisfaction cet article. Le compte à rebours mural annonçait qu'il me restait 25021484 secondes au moment où je le postais, évitant ainsi les représailles désastreuses que ces individus subtils et sournois projetaient déjà d'occasionner à l'encontre du malheureux yacht flambant neuf de mon partenaire. Je sortis le pied alerte de l'immeuble monumental de (Presque) Fameux, et me jetais dans le premier pub qui passait afin de conjurer ma soif inextinguible.

 Boub

 

http://morsereigns.bandcamp.com/album/s-t

 

 

(gloire aux barbus!)

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18 juin 2012 1 18 /06 /juin /2012 13:11

 

 

http://4.bp.blogspot.com/_6DAzHscHlhQ/TG9OyxbX69I/AAAAAAAAAmY/XbVIwOw-gds/s1600/miserable+ep.jpg

Ami musicien, n'envoie jamais rien de digital à Ndaref. Les liens se perdent sur sa boîte. Il les oublie, il les égare. Parfois, ils ressortent, par pur hasard. Alors, Ndaref, cet estimable professionnel, les écoute.

C'est ce qui est arrivé avec Sawchuk. Alors qu'el pendu lui transfère un mail signalant la sortie d'un nouvel EP, Ndaref, à la recherche de ce message (non, ne le blâmez pas, il en reçoit des milliers par jour, j'aimerais bien vous y voir), est tombé sur un autre, transmis deux ans plus tôt. Fichtre! Vu que l'enregistrement ne contient que trois chansons, Ndaref s'est dit qu'il allait jeter une oreille dessus, histoire de voir l'évolution (et aussi se la jouer auditeur averti, ça impressionne à peu de frais).

Et ça a fait boung! OK, Sawchuk n'a rien inventé du tout, zéro, que dalle, mais qu'est-ce que le quatuor fait bien son travail! C'est sec, brut, violent et rapide, comme une série de mandales en plein visage. Venu du Michigan et tirant son nom d'un gardien de hockey (ah, les pauvres provinciaux, ça rappelle ces fameux lointains cousins dévariés qu'on pige pas ce qu'ils s'expriment), les jeunes garçons récitent les règles de leur rapide core. Recette simple et ingrédients bruts, brouet où se mêlent Cold As Life, Refused et autre The Victims. C'est frénétique et ça laisse pas de répit, c'est frais et méthodique, c'est Sawchuk 2010. En téléchargement gratuit auprès de toutes les bonnes piraterie. La chronique du EP 2012 sans doute dans deux ans.

 

 

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15 juin 2012 5 15 /06 /juin /2012 13:30

http://3.bp.blogspot.com/_7CM2hUlhT2Y/S_b0EZV1HNI/AAAAAAAAAXE/Vg-aPFFIFCQ/s1600/nitrominds-kill-emo-all.jpg

- Quel âge t'as, au juste?

Occupé à déborder un attaquant, Ndaref a peu de temps à consacrer à el pendu.

- Si je te demande ça, c'est surtout pour savoir si tu te sais en quelle année on n'est. Tu t'en souviens?

Ndaref se souvient d'un tas de truc. Comment il est un jour parvenu à effectuer un crochet et ainsi s'ouvrir le chemin des buts. Pourquoi il a opté, sur la base d'un jugement foiré, pour telle équipe. Dans quelles circonstances, il a emporté cette coupe européenne qui l'a amené à fréquenter la jet set, les top-modèles et les héros de la guitare. Virtuellement, bien entendu. Mais plus vraiment du calendrier actuel.

- Parce qu'on dirait qu'il y a un problème, surenchérit el pendu. Là, tu me proposes pour chronique un disque publié en 2010.

Ndaref a été contré et le ballon poussé en touche. Dépité, il éteint sa console portable et, abandonnant sa partie de Fifa 07, se lève dans l'open space, soucieux d'ouvertement affronter son rédacteur en chef.

- C'est pas une erreur. Je pensais pas parler de ce disque, mais quand je l'ai entendu, plus moyen de passer sous silence telle qualité.

- Qualité? Ouah purée, tout ça nous promet une sacrée bonne moisson de clichés. T'es infoutu d'aborder un groupe que t'aimes sans sombrer dans le pathos. Mais bon, peu importe. Je refuse de te laisser causer d'un groupe brésilien inconnu, qui génèrera jamais de pub, et qui se fend d'un disque de reprises mis gratuitement en téléchargement.

Cette explication, pourtant la logique même, froisse irrémédiablement les oreilles, si belles, de Ndaref. Incapable de se contrôler, il s'emporte.

- Inconnu? Sache, mon cher, que ce groupe est une référence brésilienne et qu'il a le bon goût de s'aventurer là où les autres s'arrêtent. Parce que chez eux, pas question d'enfoncer les portes ouvertes du hardcore et reprendre des standards metal. Le trio va à l'aventure, remontant le temps en se frottant aux meilleurs du punkrock mélodique (Pennywise, Bad Religion, 7 Seconds, Down By Law, Bambix), osant toucher aux merveilleux thrashcoreux (Agent Orange, D.R.I., S.O.D.), abordant le puissant thrash vintage (Nuclear Assault, Sacred Reich), revenant vers le pop punk à haute valeur ajoutée (Terrorgruppe, NRA, Hüsker Dü et même The Police, ouais ouais), avant de repartir vers le lourd avec leurs collègues Ratos De Porão pour terminer en beauté dans le crossover boosté avec Excel, les californiens qui n'ont pas signé le logiciel. Bref, c'est varié, cultivé, peu commun et plein d'à-propos, en somme cultissime.

- Cultissime, c'est tout? Purée, vole pas bien haut la louange aujourd'hui, j'ai connu autrement plus larmoyant. Bref, t'es en progrès. Mais pour ta chronique des basanés, tu peux te brosser.

 

 

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11 juin 2012 1 11 /06 /juin /2012 13:07

http://www.israbox.com/uploads/posts/2011-06/1307178776_500front.jpg

L'autre jour, Ndaref faisait les courses dans une grande enseigne de Crustville, la ville où s'élève le building, toujours triomphant, de (Presque) Fameux. Il hésitait entre deux variétés de riz, le long et le rond, quand une mélodie est parvenue à briser les hauts murs de sa concentration. Une femme chantait. C'était aussi clair que l'eau de l'aquarium venant d'être changée, aussi enivrant qu'un grand verre de Get, et pourtant teinté de quelque chose de suranné, une façon datée d'aborder la musique. Comme un cocktail préparé par Tom Cruise pré école de la scientologie, ce savant mélange d'ingrédients était particulièrement goûtu et, comble du ravissement, légèrement enivrant. Et puis Ndaref s'est souvenu. Il avait reçu le disque. Il avait même écrit un papier à son sujet. el pendu, son rédacteur en chef, l'avait publié, avant de le supprimer quelques heures plus tard, le faisant réécrire par Jean Texas, un pigiste marocain dont, selon le frais divorcé, on entendrait un jour parler. Néanmoins, Ndaref avait récupéré son article, qu'il soumet à votre fameuse sagacité:

"La suédoise Jennie présente son quatrième album qui, entre pop revisitée et austérité créative, s'avère bluffant. Pourtant, l'affaire était loin d'être gagnée. On subit trop souvent ces artistes visionnaires qui, sur des dépouillements forcément intellectuels, balancent leurs frasques conceptualisées au public. Une infamie que promettait d'emblée l'intro violonnée de Wolf hour, premier vrai titre de l'opus. Et puis... Et puis soudain cette voix fraiche et mutine qui s'élève et se lance dans une mélodie pop 80. Si le dossier de presse rapproche volontiers J.A de Kate Bush, c'est néanmoins plus volontiers à Madonna de Like a Virgin qu'elle fait penser (mais c'est moins classe). La similarité vocale en plus de ces harmonies clairement vintage ramène donc vers un passé heureusement épuré des horribles claviers et de la misérable production d'alors. Cependant, si une partie de The sound of your beating heart est une habile voire imprévisible revisitation de ces années fluo, l'autre est beaucoup plus introspective. Ayant à peu près tout réalisé elle-même, J.A s'est autorisée des trésors d'arrangements, respirations limpides ou calages minutieux d'instruments peu usités dans l'univers pop. Entre emphase des cuivres, assises vocales multiples et interventions mutines, le disque évolue donc dans de parfaits contrastes qui élégamment s'assemblent et se répondent. Difficile donc de résister à ces mélodies, ces clins d'œil assumés (Hard to come by et son intro supra Depeche Mode) et surtout ce parti-pris, où harpe, recherche et TOP 50 font si bon ménage."

OK, c'était pourri mais toujours moins que la production du dénommé Texas, dont seul son psychologue, un lacanien, entend aujourd'hui parler. Pour fêter ça, Ndaref se rend vers le rayon spiritueux et attrape un pack de six. On a les ambitions qu'on peut...

 

 

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8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 13:06

http://img1.w-fenec.org/thumbnail/230x230xdim/2012/indus/filastine-oot.jpg

- T'y connais quelque chose en fusion, au fait?

Ndaref se fige. Lorsque son rédacteur en chef, le complexifiant el pendu, pose une question, elle porte immanquablement sur le travail, et notamment  sur le surcroît d'efforts superflu auquel celui-ci oblige. De fait, Ndaref répond par la négative, choisissant d'astucieusement déporter le sujet.

- Fusion, quoi? Genre Rage Contre la Machine, les guitares, les cris, la révolution paella, tout ça?

- Pas exactement. Quelque chose de beaucoup plus posé. Filastine, ça te parle?

Oh bon sang! La simple évocation du gaillard manque de provoquer une crise panique au pourtant imperturbable Ndaref. Filastine, le prototype même de l'artiste touche à tout, le style à courir d'un point à l'autre sans s'arrêter de défendre la cause des faibles ou se battre pour l'écologie, le tout en embrassant tous les arts recensés et, en la circonstance, amalgamant musicalement pléiade de styles. Dernièrement, il jouait avec un kaddie sur scène, c'est dire. Un vrai casse-tête pour la plupart des chroniqueurs qui, lorsqu'ils sont obligés de l'évoquer, ouvrent grand la cage des clichés composites en l'habillant de "globe trotter insatiable", "barcelonais préféré des lyonnais" ou chantre de "l'électro guérilla sociale". A la vérité, Ndaref doit l'avouer: il ne comprend rien à ses délires et sa musique lui fait songer à la rencontre de Manu Chao avec Fun-Da-Mental, le tout supervisé par Dub Incorporation, patronné par Junkie XL et sponsorisé par Roots Manuva . Bref, on est loin de la merveilleuse simplicité du thrash suédois. Ndaref en vient même à comprendre ses bras cassés de collègues, perplexes devant la complexité du phénomène. Avisant qu'il cogite depuis quelques longues secondes sans mot dire, il rétorque n'importe quoi à el pendu.

- Filastine? Assez douloureusement, oui.

Et de réaliser qu'il vient de commettre là un sacré impair. Dire du mal des artistes qui participent, par leur implication promotionnelle, à l'accroissement du capital de (P)F, lequel avoisine le PIB de Chypre, est mal vu, en ces murs. Néanmoins, el pendu ne réagit pas comme il a coutume de le faire. Il observe Ndaref et, incroyable, opine du chef.

- Je comprends. Ceci dit, il a changé, le bougre. Enfin, évolué. Avec son nouveau disque, il a resserré les boulons de sa machine folle et celle-ci tient mieux la route. Les sons sont puissants, massifs, lourds, mais le tout respire beaucoup plus amplement, une question de dosages, sans doute. J'apprécie aussi pas mal ce son complètement transgenre, aux inspirations multiples, qui cependant trouve sa cohérence à mesure du disque. Bref, j'aime beaucoup.

Ndaref le contemple, yeux grand écarquillés. Il dit quelque chose comme "Hu hu" puis voit son supérieur s'éloigner. Transgenre? Bon sang, son divorce est en train de salement le bousiller, s'enthousiasme-t-il en se frottant les mains.

 

 

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 18:17

https://fbcdn-sphotos-a.akamaihd.net/hphotos-ak-prn1/c0.0.403.403/p403x403/542288_245357732240055_525181990_n.jpg

 

Le (Presque) Fameux chroniqueur voulant remettre le bling bling au goût du jour, il s'est payé un chauffeur (moi) et une escorte (mon frérot). Donc, moyennant la modique somme de 6€75 (intégralement retenus sur nos faméliques salaires), nous sommes allés à Montpellier (34, France et non pas Vermont, USA) par la bien nommée Route des plages. Après 3/4 d'heures de cuisson à feu doux et devant le désarroi occasionné par la venue de plusieurs milliers de punks véhiculés, nous voilà bloqués entre deux ronds-points. Heureusement, une petite route de campagne nous tend son bitume, et on s'offre un bucolique parking tout en faisant la nique aux autres automobilistes temporairement immobilisés. Restait à faire le tour du Zénith d'un pas lest et chaloupé, et hop nous voila dans cette vaste plaine de Grammont à l'heure du pastis avec les Brassens Not Dead (mais presque un peu quand même) en plein tour de chant.

 

Moi, Brassens je n'écoute plus depuis que j'ai 4 ans et demi, mais dans mon souvenir c'était pas tout à fait comme ça. Là c'était à la fois très rapide, très aigu, très hurlant, moins Brassens, quoi. D'un côté, ça tombait pas mal, il faisait soif, et les organisateurs ont eu la géniale idée de mettre les bars (avec des verres en plastique dur à l'effigie de la célèbre étoile shériffienne) en haut d'un genre de butte, un peu à la façon Hamburger Hill. Déjà les premiers corps commencent à se frotter pour accéder à la précieuse boisson dorée, comme un prélude à la soirée. Le temps de dire du mal des gens qu'on connait et de ceux qu'on connait pas, de mater la collection printemps/été des teeshirts fièrement (ou pas) arborés par des punks et punkettes, les Brassens Not Dead en finissent. Pas franchement génial à mon goût, mais au moins ils ont le mérite de jouer vite, fort et aigu ce qui nous plonge très rapidement dans l'ambiance. Parce que très vite, la première observation que l'on doit faire, c'est de dire que si le punk est mort, un sacré paquet de gens semble pas au courant. T'en veux des crêtes en couleurs? Tu préfères les jeans destroy et les docks montantes? Tu veux plus de piercings? De tatoos? Des punks à chien? Moi c'est bien simple, je croyais que ça n'existait plus des gens comme ça... Comme j'ai eu tort, comme je me repends, comme ils étaient farouchement beaux au moment du crépuscule. Alors, les Washington Dead Cats sont montés sur scène.

 

Parlons donc d'eux. Dans la branche punko/Straitcats obédience Gretsheuse, c'est assez efficace, et surtout le chanteur est drôle, peut être même plus que moi. Entre les appels au pogo et autres branchages de public, les crises de mégalomanie assumées ("M'en fous, je peux parler une demi heure dans le micro si je veux") (à tordre), une chemise rodéo rouge et un slip panthère, ça avait une sacré gueule. Nous, on avait décidé avant de les voir qu'on n'allait pas les aimer (on se professionnalise à la rédaction). Et ben, on s'est rapproché quand même et on s'est vraiment bien poilé, avec en point d'orgue le final Too drunk too fuck revisité pour devenir un sacré hymne punk. Bref, des mecs qui ne sont plus de la première fraicheur, mais qui envoient bien fort sur cette grande et belle scène. Pour vous dire comme c'était pas mal, ça nous a donné resoif. Le soleil finit de se coucher, les roadies de roader, les bières de descendre, on attaque la foule par le côté ouest et les Shériff débarquent.

 

Tout de suite, ça part à fond, j'ai envie de dire comme avant, bien rock, bien fort, bien Sheriff, quoi. Les corps sont un petit peu plus marqués, mais les guitares sont identiques, voire inoxydables. Tous les zicos qui ont joués dans les Sherrif ont défilé devant nous. Toutes les différentes formations à travers leur règne. Et pas un qui se soit dégonflé, qui n'ait pas joué fort, et vite, et fort, et vite. Toutes les chansons y passent, un long set de tubes, quasiment exhaustif. Un régal. Le chanteur s'excuse, les enchaînements trainent un peu, le souffle est un peu plus long à revenir. On lui pardonne d'autant plus facilement que c'est aussi le cas pour pas mal de monde dans la fosse, dont moi naturellement (chouette, j'ai encore l'âge de ces conneries!). Par contre, une fois la première note jouée, aucun doute c'est les Sherrif. Pas une ride, aucune miette de nostalgie mielleuse, molle et chiante mais simplement du rock avec en prime au fond des cœurs la joie sincère de faire la musique que l'on aime. Bon, avec un set aussi long, y a bien des moments un poil plus calmes, pour nous permettre de partir à l'assaut de cette fameuse butte précitée en quête de bière (avec toujours les verres en plastique, également précités, fallait les garder pour préserver dame nature et parce qu'ils sont super jolis) mais dans l'ensemble les tempi sont bien nerveux.

Le chanteur se change pour le final, il troque sa chemise pour une veste en jeans sans manches (plus académique dans ce milieu), et surtout il continue de guider son peuple vers l'extase sans le moindre scrupule. Après plusieurs rappels et, pour finir, des mégawatts de guitares saturées directement propulsés par des catapultes Marshall Inside, il nous invite à "Hissez le drapeau noir" dans l'allégresse.

 

Tout le monde se quitte bien décidé à revenir dans 15 ans. Il ne reste plus qu'à retourner nos poches pour s'envoyer les dernières bières. Ce que nous faisons assis sur l'herbe comme de vulgaires beatniks, en discourant sur la douceur du jour, à l'affut des dernières particules électriques qui hantent encore l'atmosphère. Et c'est l'esprit joyeux que l'on reprend la route vers d'autres aventures. Les Sherrif, ils sont venus. Moi, j'y étais. Et vous?

 By Boub'

 

 

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4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 13:25

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Pour célébrer ses quinze années d'existence, l'association sudiste Tout A Fond organise pléiade de concerts (LSD, Total Chaos, Sepultura, Napalm Death...). Mais le point d'orgue des réjouissances était atteint dès le début avec la reformation, complètement inenvisageable mais finalement si logique au regard de l'appellation des planificateurs, des Sheriff.

Originaires de Montpellier, Les Sheriff, mythe pour certains mais éternels seconds couteaux pour la plupart, jouaient donc à domicile. Question: après une bonne décade d'oubli, qui s'en souvenait encore? Réponse: une foule énorme. Difficile à chiffrer mais facilement entre 4 et 6.000 personnes, si bien que le site en plein air avait carrément des airs de festival.

Plusieurs groupes avaient l'honneur d'ouvrir pour la tête d'affiche. Venant de (Presque) Fameux City au moyen d'el coche, on a loupé Palavas Surfers et à peine entendu Brassens Not Dead. Leur son était ultra punk aigu et leurs tempi trop rapide, ce qui en l'occurrence s'avérait l'exact contraire du temps d'attente au bar. Gare au gorille, avec apparition scénique d'animal poilu, était fun, le reste on sait pas, on attendait d'enfin accéder aux bières (la prochaine fois, plus de tireuses, s'il vous plait).

Chez (Presque) Fameux, on n'a jamais porté les Washington Dead Cats aux nues. Un bon groupe, mais pas pour nous. Cependant, sur scène, la formation est démoniaque. En dehors de la pure performance musicale, une rencontre entre rock, blues, country et punk, l'attitude du chanteur porte la prestation à un niveau inattendu. Le type est drôle, sacrément taquin, cyniquement festif et, comble de classe, exhibe un slip panthère du plus bel effet. Dommage qu'il ne chante pas en français, si du moins ses textes équivalent les propos sidérants qu'il tient entre les morceaux. La reprise du Too drunk to fuck a conclu un set s'étant déplacé du présagé ennuyeux vers l'improbable haut de gamme.

Et puis, ils sont arrivés. Soudain, on s'est rendu compte qu'on baignait dans une véritable marrée humaine et que les gens, de tous âges, aux coupes de cheveux bigarrées, portant des t-shirt ornés du nom de formations les plus hétéroclites, ces gens-là avaient le sourire. Ravissement en constatant que, physiquement, le quintet n'a guère changé. Vieilli et perdu pas mal de cheveux (beaucoup), mais pas cédé à l'obésité. Leur musique n'a elle-même pas pris une once de graisse. Les Sheriff jouent aussi fort, puissamment et vite qu'auparavant. Ils n'enchaînent par contre plus les morceaux. Perdant l'habitude de compter jusqu'à quatre, ils ont  conservé celle d'aller droit au but. Après un début canon, le milieu du concert subit toutefois un certain flottement. Ralentissement, recherche de second souffle. Ils le trouvent et le final, avec trois ou quatre rappels, est bluffant. L'assistance chante quasi à l'unisson les morceaux et même les variations (Arrête d'aboyer manière ska) voire les hésitations passent comme une lettre à la poste. Tous les guitaristes sont de la partie et la voix, si reconnaissable, tient le choc. Bref, un moment magique, ce pour même pas 7€, merci le TAF. Les musiciens s'en vont, visiblement émus, en nous donnant rendez-vous dans quinze ans. Le public lui reste sidéré par le passage de la légende. 3, 2, 1, 0. C'est fini.

 

 

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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 13:32

http://www.banquetrecords.com/item.jpg?NOFXhardcore

Conseil d'el pendu: perd pas ton temps à raconter ta vie, tout le monde s'en fout, va droit au but, sans fioritures. Hardcore, mec!

Chronique de Ndaref: 9 chansons expédiées en moins de 10 minutes. Une sélection draconienne, entre l'esprit encyclopédique de Napalm Death sur Leaders Not Followers (1&2) et le standard avisé de Slayer sur Undisputed attitude. Le choix est de fait moins commun que sur le contrasté For the lions signé Hatebreeds. La première chanson, Friend or for (Agnostic Front), est certainement la plus populaire du lot, c'est dire. Le reste est une suite d'heureuses surprises, surtout en ce qui concerne les pépites composées par Urban Waste, Battalion Of Saints ou Sin 34. Le son est brut, essentiellement accès autour de la guitare. Tout va très vite et respire la rage, même Professional Punk (Stretch Marks) où on renoue en un flash avec le NOFX onctueusement mélodique. Objet sorti en vinyle uniquement mais converti au format MP3 pour contenter les foules (ça craque). Pas d'indication sur la pochette. A l'ancienne. Hardcore!

 

 

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