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Fameuse radio!


Au fait, retrouve (Presque) Fameux sur
et le (presque) Myspace

Qui es-tu, (Presque)?

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coooolagos

 


3 octobre 2008 5 03 /10 /octobre /2008 13:26



Mieux vaudrait ouvrir le lecteur...

  

 Je n’aime pas les plantes. Aussi, le jour où j’ai reçu un ficus pour mon anniversaire, ma première idée fut de le jeter à la poubelle. J’étais devant le container à ordures et aller jeter le ficus dedans lorsque je fus pris de pitié. Au fond, c’était un être vivant et l’idée de le voir écraser par la benne révoltait mon petit cœur d’adulescent. Alors, je l’ai remonté chez moi.

Je n’y ai jamais prêté attention. Je ne l’arrosais pas, le laissais au courant d’air et jetais mes mégots dans sa terre. Pourtant, le ficus restait couvert de feuilles d’un vert intense. Je n’ai vraiment pris conscience de cela que le jour où je n’en remarquais plus aucune. Elles étaient tombées et pourtant pas une ne traînait au sol. Tient, il est mort ai-je songé.

Le lendemain, le ficus était couvert de feuilles roses. Elles étaient aussi nombreuses que les vertes et avaient repoussées en une nuit. Même en ayant des connaissances en arboriculture limitées, ces feuilles roses me surprenaient. Les amis qui venaient chez moi, plus versés dans le métal extrême que la photosynthèse, croyaient que je me jouais d’eux. Ouais ouais, change de disque, me conseillaient-ils.

Toujours est-il que le ficus n’arrêtait plus de changer de couleurs. Chaque jour, une nouvelle parure. Des fois il était bleu, d’autre fois rouge, parfois noir, mais il pouvait aussi arborer des teintes camouflage ou façon tissu écossais. Selon son humeur, il se métamorphosait sous mes yeux, passant du pourpre profond au jaune clair, une véritable animation. Je ne cherchais plus à expliquer ce fait. Après tout, c’était peut-être juste un ficus spécial.

Un jour, j’ai eu une amie. Cette amie m’a permis de renouer avec les choses de l’amour. Elle m’a aussi rappelé que vivre avec quelqu’un apporte beaucoup de satisfactions et nécessite autant de concessions. Une des choses qu’elle appréciait le moins chez moi était, outre ma tabagie, mon avarice, mon égoïsme et mon sexe ridiculement court, la musique que j’écoutais. L’air de rien, elle m’obligea à épurer ma discothèque. Mes amis, qui sortaient de chez moi les bras chargés, étaient contents. Moi moins, mais je l’aimais.

Les choses étant ce qu’elles sont, nous en sommes venus à nous disputer bien avant la fin de la période dite de découverte. Un soir, un épisode particulièrement éprouvant l’a conduit à ouvrir mon lecteur CD et sortir le disque qu’il contenait. Il s’agissait de Women, joué par Women. Un album très intense, liant tous les sentiments, capable de passer de l’ambiant à l’indus, lier tout cela et partir aussi bien vers la pop, le rock inde, le psyché. Une sorte de grand écart entre les Beach Boys et Sonic Youth en passant par Simon and Garfunkel. Difficilement classable mais ce qui fait justement tout son charme. N’appartenant à aucun courant, cet album ouvre au voyage et jamais ne lasse. Sans en avoir fait mon disque de chevet, je prenais beaucoup de plaisir à l’écouter. Il avait au contraire tendance à porter furieusement sur les nerfs de mon aimée. Eh bien, elle a cassé le disque sous mon nez. Pas étonnant que t’aimes cette musique de tarés, dit-elle en claquant la porte.

 La conséquence la plus immédiate est que mon ficus, que j’avais rangé sous mon canapé car il foutait les jetons à mon ancienne chérie, en a éprouvé une peine manifeste. Je le délogeais pourtant intact de ses semaines passées dans l’obscurité et la poussière. Dès le lendemain, ses feuilles se sont mises à tomber pour ne plus repousser du tout. Il s’est recroquevillé, ratatiné. Sa terre, qui n’avait jamais vu d’eau, a été rendue à l’état de poussière. Il n’était plus qu’une vilaine branche enfoncée dans un vieux pot marron.

Ce truc déprimant est resté dans mon salon un moment. Un jour, un de mes amis m’a prié de venir le débarrasser de quelques disques. Il avait une nouvelle copine. C’est ainsi que j’ai retrouvé Women, par Women.

De l’instant où j’ai passé le disque, le ficus est revenu à la vie et a repris ses manifestations kaléidoscopiques. Au fond, tout cela est-il peut-être lié…

 
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commentaires

L
<br /> des français<br /> merci pour la nouvelle année j'attendrais <br /> <br /> <br />
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N
<br /> tu attendras? on y est déjà, mon pote!<br /> 2010!<br /> l'année de la glisse:<br /> <br /> <br />
L
<br /> ben la nana du texte !<br /> qui brade tes disques  <br /> <br /> <br />
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N
<br /> annie duperey, nina simone, the hellbats.<br /> ceci est une fiction.<br /> on peut y mettre ce qu'on veut.<br /> à ton avis, qu'écoute-t-elle?<br /> bonne année, gars!<br /> <br /> <br />
L
<br /> elle écoute quoi ?<br /> <br /> <br />
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N
<br /> qui donc?<br /> <br /> <br />
L
<br /> excuse j'ai du boulot de père en retard !<br /> je te retrouve ce'tantôt ! <br /> <br /> <br />
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F
Alors là, chapeau ! Excellent. A passer du coq à l'âne avec un tel style, une telle aisance d'écriture, c'est du journalisme "gonzo", digne de Hunter S thomson ou Lester Bang !!! Bravo, bravo 3 * bravo
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