(Presque) (Presque) Fameux: les désolés
Il est des disques qu’on aime d’emblée, d’autres que l’on déteste immédiatement, puis il y a ceux qu’on conserve, afin de voir si le temps ne les rend pas meilleurs. Ce processus marche assez peu, sauf exception. Les désolés ne sont donc pas de mauvais disques. Disons que ce sont nos oreilles qui ne sont pas assez ouvertes, ou trop, voire les deux à la fois.
Betrayed – Substance – Equal Vision
Certains disques posent un problème qui, chez (Presque) Fameux, n’est pas loin d’engendrer de terribles tourments philosophiques. En substance, la question centrale du dilemme est de savoir s’il est bon de conserver un opus dont on connaît le contenu par cœur avant même de l’avoir écouté. Ainsi, Betrayed. Dès la pochette de l’album, l’auditeur averti sait qu’il va se frapper le brouet hardcore - straigh edge - metal des familles. Cela se sent aux tatouages des artistes, leurs mines fraiches, leur attitude franches, la Swatch X du chanteur (j’ai la même, big collector, lorsque je me ferais liposucer, je la vendrais sur ebay). Bref, un sens aiguisé de la pose trouvant écho dans un total respect du dogme. La vidéo ci-dessous ne fait que confirmer ce fait avec, comme prévu, une communion entière avec le public, un dévoué abandon, un généreux abattage des barrières. Bien entendu, aucune surprise au niveau musical. En somme, Betrayed signe de magnifiques chansons énervées, pleines d’entrain et d’abnégation. L’ennui est qu’on les a entendues mille fois auparavant.
Quiet Village – Silent movie - !K7
Le coup du la B.O. du film imaginaire, tout le monde connait. Si par extraordinaire, vous avez échappé au ‘long-métrage rêvé qui tourne dans nos têtes’, autorisez-vous une session de rattrapage avec Quiet Village. Belle session, au demeurant. Le duo y réussit parfaitement son affaire : on se croirait tout à fait à l’écoute d’une véritable B.O. des années 70. Le son y est aussi chaud, travaillé, dense et croustillant à souhait. Plusieurs styles sont évidemment visités, depuis le classique blackploitation jusqu’au trémoussant disco en passant par la soul séminale. Les compositions sont réussies, à l’image des parties vocales, semblant elles-mêmes avoir traversé le temps. L’ennui est que tout cela ressemble effectivement, et de façon éblouissante, à une véritable B.O. des années 70.