Satanés espagnols, les voilà maintenant enregistrant des disques avec un seul objectif: se faire chroniquer par (Presque) Fameux. Et, accessoirement, concurrencer la pléiade de groupes suédois œuvrant sur les landes éruptives du thrash – death vintage. Un chalenge pas facile à relever, tant l'Espagne est davantage célèbre pour La Macarena que sa scène grindcore. Cependant, à l'image des violents Machetazo, Dishammer, madrilènes pas contents, font délicieusement bien leurs infâmes travaux.
Bon, entrons dans la critique pure. D'abord le nom. Rien de moins que la collision de deux groupes – symboles, Discharge et Hellhammer, bien que le combo préfère mentionner Disclose, clone japonais des premiers, la légende helvète étant bien citée sur leur MySpace. Under The Sign Of The D-beat Mark est lui-même un sacré collage, une sorte de télescopage entre Under the Sign of the Black Mark, signé Bathory, groupe death première époque plutôt encensé des amateurs de boucs, le D-Beat étant l'appellation du style de punk hardcore développé par Discharge autour des années 1980.
A présent que nous sommes certains d'avoir été abandonné par la majorité des lecteurs, laissons-nous aller à ce commentaire factuel: Dishammer n'a rien inventé du tout, mais l'interprétation qu'il fait d'un passé musical ultra ciblé (punk, thrash, death, rock) est tout à fait jubilatoire. Le genre de disque qui aurait pu être chroniquer par Enfer Magazine en 1985, lequel lui aurait décerné un Satan d'Or (ou une salve d'insultes – pas assez heavy, fils). Musicalement, nous oscillons entre un territoire balisé par Venom et Motorhead, sous la houlette de thrasheurs vintage grande époque (on vous laisse le choix) et la bénédiction d'anciens blackmetaleux (choix libre aussi). Curieusement, le D-beat évoqué se signale par son absence quasi-totale. L'ensemble est carrément bon à écouter, brutal ce qu'il faut et bramé d'une voix rauque comme on les aime.
Quant on aura évoqué le bon goût de la ligne graphique, qui nous change du gore ou de l'abstrait et résume parfaitement les (sales) intentions des madrilènes, on aura fait le tour de la question.
Verdict: Bouc d'or!