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Fameuse radio!


Au fait, retrouve (Presque) Fameux sur
et le (presque) Myspace

Qui es-tu, (Presque)?

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coooolagos

 


9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 12:40

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Chose promise, chose due. On l’avait annoncé, maintenant Draft va parler.

 

A (Presque) Fameux, nous avons beaucoup apprécié la puissance admirablement contrôlée de Harmonic distortion. Comment êtes-vous parvenu à pareille maîtrise ? Combien de temps avez-vous passé à essayer, filtrer, corriger, avant de parvenir à ce résultat ?

Matthieu : En fait, nous sommes assez longs à composer car je pense qu'avec le temps, on devient un peu plus exigeants avec nous-mêmes. On compose en groupe, et on attend une espèce « d'osmose ». On attend le truc qui nous fait dire, au même moment, « ça c'est le bon riff ». En fait, y a des morceaux de Slow-motion Suicide qu'on n'a finalement très peu joué sur scène... Sur album,  ça passait, mais en live on n'arrivait pas à les rendre énergiques. Pour ce deuxième album, on a vraiment composé en visant le live. C'est à dire qu'on a voulu miser sur l'énergie, optimiser les morceaux pour gagner en efficacité. On a mis à peu près un an à composer, et 7 jours pour mettre ça en boite. Après, pour la production, on a voulu trancher avec le premier album qu'on avait réalisé nous-mêmes. Avec du recul, on trouve que la production était bien trop légère. Donc on a vraiment souhaité mettre le paquet sur cet album et confier la production a des pointures. On a donc choisi de travailler avec des cuisiniers de renoms qui arriveraient à faire une recette originale avec les ingrédients que l'on aura fourni. On a donc confié le mix à Thierry Von Osselt (Knut, Shora, Shovel) et le mastering à Alan Douches (Converge...). On a vraiment voulu se détacher de ces phases et les laisser s'approprier le projet, afin de le retranscrire tel qu'ils le souhaitaient. Et on est plutôt satisfait du résultat.

 

Étonnamment, nombre passages de Harmonic distortion nous ont fait songer à Check your people, de Downset, album que nous vénérons. Nous y retrouvons cette même violence à la fois explosive et dominée. D’où puisez-vous cette rage ? Qu’est-ce qui vous inspire ?

Matthieu : Je pense que la référence à Downset fera plaisir à Yann (basse) ! Je pense que nos références se situent plus vers des groupes de cette période, plutôt que dans des choses récentes. On est des grands fans de Refused et Botch. Après, chacun écoute des trucs différents. Pour ma part, je suis un gros fan de la scène noise française des années 90's : Portobello Bones, Sleeppers, Bastärd...

Yann (basse) : J'adore Downset depuis toujours! Surtout l'album Do we speak a dead language, il est énergique et colérique comme j'aime. Après ça fait super longtemps que je n'ai pas écouté donc je ne pense pas que ça a été une influence majeure dans la composition de cet album.

 

Vous vous situez musicalement sur un terrain hautement concurrentiel, scène où les clichés, tics et codes sont légions. Quel est votre regard sur cet univers aussi débridé que conformiste ? Comment arrivez-vous à vous en extirper ?

Matthieu : En fait, je me demande si nous ne sommes pas un peu en marge de la scène dont tu parles... On n'a jamais été énormément soutenu par la scène hardcore, la scène métal ou je ne sais quoi... Localement, il n'y a jamais eu vraiment de scène hardcore non plus. On côtoie beaucoup de groupes dans des styles complètement différents. Et puis, nous avons toujours considéré la musique pour ce qu'elle était. A savoir, une émotion à faire passer, et non pas une attitude à adopter.

Yann : Je ne me préoccupe pas trop de la scène hardcore en général. J'écoute vraiment de tout et je ne pense pas appartenir à un mouvement en particulier.

 

Aujourd’hui, la technique a le don de tout niveler. Ainsi, la plupart des disques sonnent incroyablement ‘puissants’ alors que la créativité dans le même temps décroit sans mesure. N’êtes-vous pas, comme nous, sujets à pareille lassitude ? Pensez-vous être en mesure de retourner les données ?

Matthieu : Pour le coté technique, on se sent totalement dégagé de tout ça ! Je pense que nous n'avons jamais été de grands techniciens... On a un peu adapté notre musique avec notre capacité technique ! Et on a toujours misé principalement sur l'énergie. Je suis même presque allergique au déballage technique de certains groupes sur scène... L'idée est de ne pas faire de la musique que pour les musiciens. On ne s'est jamais trop posé la question en fait. On fait ce qu'on peut, mais on essaie de le faire bien. Et surtout, on essaie d'être capable de faire un live à la hauteur de l'album. C'est souvent là ou les groupes trop « techniques » pèchent un peu. Tu peux faire tellement de choses en studio maintenant que n'importe quel groupe « moyen » peut sortir un disque plus que potable. Mais en live, ça tranche !

 

Le live est donc votre terre promise. A ce sujet, avez-vous des exigences dantesques pour le cattering (daim farci, coquillage de Beauce...) ? Avec qui aimez-vous partager la scène ? Et le stupre dans tout ça ?

Matthieu : Comme tu l'auras compris, tout est orienté vers le live ! Et puis, y a tellement de choses à expérimenter sur scène. Tout d'abord, au niveau des cadres, quand tu joues sur une grosse scène ou dans un petit bar, la façon de faire le live peut être complètement différente. Et c'est ça qui est très excitant : réussir à faire passer le message quelque soit les conditions techniques, ou la proximité avec le public.

Pour le catering, je pense qu'en 150 concerts, on a du nous demander 2 fois de fournir un « rider ». Fatalement, on ne joue pas très souvent sur des grosses scènes, ou dans des festivals. Donc on prend ce qu'on nous donne. On est déjà content de rencontrer des gens qui sont motivés pour nous faire jouer !

Après, on a partagé la scène avec plein de groupes... de Suicidal Tendencies à Kana ! T'as qu'à voir ! C'est toujours classe de croiser un groupe dont t'as jamais entendu parler et qui te met une claque d'entrée ! J'ai le souvenir d'un groupe espagnol avec qui on avait joué du nom de Meidos. Ou encore les Arlésiens de Poutre !

Pour le stupre, nous sommes des gens sérieux ! (enfin, on essaie...)

Yann : Je fais de la musique avant tout pour le live ! D'ailleurs la teneur d'Harmonic Distortion reflète bien notre état d'esprit. Des morceaux directs qui n'ont pas besoin de plusieurs écoutes pour se révéler. C'est vraiment sur scène que je prends mon pied et que notre musique prend toute son ampleur.

 

Vos titres ne reflètent pas un optimiste dingue. Or, même pour les plus frivoles, l’avenir s’annonce sombre. Comment voyez-vous celui de Draft ?

Matthieu : On espère juste pouvoir continuer à faire ce qu'on fait actuellement. Et puis, notre volonté première est de se servir du groupe pour voyager, exporter notre musique. Vivre des trucs qu'on n'aura pas l'occasion de vivre dans nos vies sociales de tous les jours... Et puis créer de nouvelles choses !

Yann : On espère aussi se remettre au travail au plus vite et composer avec la nouvelle formation. L'ajout d'une deuxième guitare va nous permettre d'aller plus loin dans la mélodie et l'énergie.

 

Si (Presque) Fameux vous confiait sa fameuse baguette magique, quel usage en feriez-vous en priorité ?

Matthieu : Pour ma part, j'ouvrirais des centaines de petits lieux de concerts dans toutes les petites villes de France. Des petits clubs de 200 places partout pour permette à tous les groupes indé de tourner. Et puis permettre à tout le monde d'avoir une salle de proximité pour que les groupes locaux fassent leurs armes et créer des vrais espaces d'échanges.

 

Le cynisme règne en maître sur nos terres 2.0. En fin de compte, comment pourriez convaincre les blasés de passer outre leurs idées arrêtées pour vous écouter ?

Matthieu : Internet est rempli de gens blasés qui ont un avis sur tout... Avoir des avis est une chose, mais c'est tellement éloigné du processus de création. Il est toujours plus facile d'avoir un avis sur une chose existante que de créer quelque chose. Donc les idées arrêtés sont justes émises par des gens frustrés.

 

 

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