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Fameuse radio!


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coooolagos

 


28 février 2011 1 28 /02 /février /2011 12:35

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Bonne nouvelle: King-Ju poursuit sa thérapie et nous invite au séances, qui se tiennent dans la Menuiserie.

Mauvaise nouvelle: Après les deux premiers opus ayant absorbé sa rage, il va mieux.

 

Enfin, il va mieux, ça dépend. Il a moins les nerfs à vif que sur Stup Religion, où il avait déballé ses principales angoisses dans des compositions rageuses. Et puis, c'est de toute manière relatif, puisque THI est beaucoup plus contrasté que SR, ramenant carrément à l'époque que premier LP, quand il n'y avait pas de concept, juste des chansons (des chansons géniales).

 

Des fois, King Ju, maître en chef du délire Stup, oublie de prendre ses médicaments. Dans ces cas-là, il laisse le hip hop l'envahir et le rend sous forme de textes corrosifs aux allitérations massues sur des sons sacrément bien trafiqués. Le gaillard envoie alors le flow impeccable de celui qui a écouté NWA ou Ice Cube depuis sa tendre enfance et nous cause justement de la sienne, de la nôtre, mais aussi de l'importance du Stup, de la réclusion mentale, bref de sa condition d'humain sur les hits d'ouverture, vraies bombes hardcore - Stupeflip vite!!! et La menuiserie. Comme il est plusieurs dans sa tête, il convie le tout mignon Pop Hip à la fête, et ça donne Gaëlle, foutue chanson daube qui s'accroche et s'incruste et chasse le reste pour donner envie de l'écouter, encore et encore.

 

Mais à ce moment-là, dès Gaëlle, on conçoit que King Ju va mieux. Il parle d'une femme qui apaise ses tensions. Rien avant ne les apaisait à part le shit, (j'en fume plus, j'en r"fume). Les femmes ont fait une entrée dans la vie du reclus, pas fracassante, mais notable (pour un reclus). Plus loin, il chante Gem lé moch', étrange pompage du groupe Java. Même si elle ne va pas sans rappeler quelques tournures du premier (miraculeux) opus, cette piste 10 ouvre au doute. Jusqu'à présent, le disque n'aligne que des compos top niveau à base de hip hop crade et crash (Chak da crou), de ritournelles nostalgiques (Le spleen des petits – Julien Barthélémy, t'as vraiment dû en prendre plein les dents à l'école), de sales accroches mélodiques irrésistibles (Hater's killah). Un sans faute, le Stup au sommet, du son très travaillé, le genre de disque plein de détails à écouter au casque, avec des textes qui te savatent. Pis, Gem lé moch'...

 

Sur THI, quelques compositions sont embarrassantes. Et ça, c'est une vraie première. Ces chansons mettent mal à l'aise. Pas tant pour ce qu'elles racontent, quoique. L'ultime piste, Région Est, 8'30 de délire, tradition Stupeflip oblige, n'apprend rien de fondamentalement nouveau. Pire, elle est carrément superflue. Pas d'humour, pas de gimmick tueur (Prends ça comme un jeuStup Religion), juste un truc cheap à base de stylo Titi. Lettre à Mylène, cette lettre de motivation parlée chantée, serait une lubie écoutable si, comme Région Est, Juju ne s'était pas inspiré du pire des 70's. Sans rire, on dirait la musique de Destinée (Guy Marchand) croisée avec un trip hippie apocalyptique. Une façon de varier les plaisirs, sans doute, mais mince, de quoi on est puni? Puis zut, où est passée la guitare électrique? Derrière, parfois, loin. Où sont passés tous ces sons alambiqués qui faisaient notre bonheur, qu'il fallait disséquer patiemment et qui donnent toute leur pertinence à l'œuvre stupéfiante? OK, ils sont là, mais surtout dans la première partie du disque, et globalement moins nombreux qu'auparavant. Et puis, c'est quoi cette idée de tuer Pop Hip? Ce membre historique du Crou a toujours ravi avec ses chansons sautillantes et sa voix de Bunny. Julien/King Ju/Pop Hip se fend de trois titres fort cocasses sur THIGaëlle, Ce petit blouson en daim (très pop sixties dans le motif) et Le cœur qui cogne (duo qui semble émanation de Simone elle est bonne – projet de Juju autour de 08), offrant de la sorte un vrai contrepied aux inspirations seventies (avec percu vivante). Déjà que Cadillac est quasiment muselé (Stupeflip vite!!! et puis basta) et le reste de la troupe (MC Salo, Reverb Man) en voie d'être licencié... Reste que Ju. Un Roi Ju qui file en roue libre, revient au concept d'antan quand il y songe (Apocalypse 894, Sinobe pibouin – assez réussies celles-ci avec leurs refrains mastocs) et poursuit sa thérapie publique. 

 

Bref, loin d'être le meilleur de la trilogie, THI a au moins le mérite de recadrer les choses: Stupeflip reste un projet musical exceptionnel, un des rares dignes d'intérêt en ces années resucées. En ces conditions, la déception peut être à la hauteur de l'attente. Mais de ça, King Barthélémy s'en fout. Il continue sa route. Et nous l'y encourageons. Car, comme il le chante "Stupeflip, c'est pas n'importe quoi... Ca te manque quand tu l'as pas". Et fichtre, c'est vrai.

 

 

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