Il se nomme Steeve, il est dingo, il a vu Jamiroquai le 21 juillet à Nîmes (France). (Presque) Fameux l'a (presque) payé pour l'exploser.
Hier soir Jamiroquai était aux arènes de Nîmes. Je suis un homme de principe en accord avec le passé prestigieux du site. Quand on foule les planches d'un endroit de ce calibre, on se doit d'en sortir grandi. Jamiroquai a-t-il conscience des hectolitres de sang qui ont été versés entre ces pierres? Cela fait deux fois qu'il vient. Un deuxième essai lui a donc été octroyé. Il fallait qu'il le transforme ! Sous la menace de repartir couvert de goudron et de plumes !
Il m'est apparu particulièrement en bonne forme. La dernière fois, Jamiroquai était un peu sur les batteries de secours... Mais ce soir, il est là pour nous faire bouger ! Ca se voit à ses petits sauts de cabris, que le public, plutôt réceptif, honore de cris d'approbation. Lui, l'enfant gâté qui veut sauver la planète en Ferrari Testarossa. Derrière la scène, un grand écran, vraiment grand, géant, diffuse des images des clips de James, genre Space cow-boy. Puis ça enchaîne sur James l'urbain, tentant de faire passer le message qu'il a évolué. Pendant ce temps, l'orchestre envoie de la musique façon karaoké, au point que moi, ancien enfant humain, je tente de me concentrer sur lui, ensuite sur le clip, sur lui, sur le clip, sur lui, sur le clip, sur lui, sur le clip.
Je prends une pose et considère l'orchestre. Dans ce cas, on ne peut pas employer le mot de groupe. Il accomplit d'ailleurs une prestation bizarre, ne prenant jamais entièrement possession de ce qu'il joue, ne nous emmenant nulle part. Il n'a pourtant qu'à se baisser pour amasser, avec tous ces piétons tous rendus à sa cause ! L'ensemble du concert est basé sur des morceaux mi-tempo, on le sent incapable d'envoyer, comme timide de ce qu'il peut déclencher, réenclenchant d'étranges retours en arrière tous les deux titres, plaçant une longue envolée groove qui donne qu'une envie, se rasseoir bien sagement.
James... Mon petit Jamie... Tu m'as fait prendre conscience que sans ta coiffe d'indien, il ne reste pas grand chose du personnage. Juste une voix, qui sans l'apport du studio perd de ses inflexions. L'envie me prenait d'hurler: envoie la purée une bonne fois pour toute et fini à genou ! Mais non, il chante en pensant que demain, faut remettre le couvert. On ne devient pas un show man avec ce genre d'idée. Faut donner James ! Donner ! Donne toi ! Bon, j'ai l'air de me plaindre, mais voila j'ai assisté à un truc jazzfunk à la Average White Band, avec juste un drôle de chapeau qui aurait fait dire à Magritte "Ceci n'est pas du funk".
Ca fait deux fois. J'irais plus. Y a rien à en tirer. Les morceaux, au fait. Il a joué quoi ? Les mêmes que l'année précédente, et sûrement ceux de l'année prochaine, j'ai pas vérifié. Ils sont revenus en rappel pour nous faire Deeper underground, qu'ils avaient déjà fait la fois précédente... en rappel. Je me posais la question: n'ont-ils pas envoyé une bande ? James iro-quoi. Qui est-il ? Il doit se dire en mâchant négligemment un chewing-gum à la fraise, je prends un peu de ça à lui, des trucs à l'autre, puis on verra, d'autres l'ont fait avant moi. Il n'y a pas de raison pour que ça ne marche pas... Voilà toute la considération qu'il doit se faire de la musique, du moins de la sienne... Qui est-il ? Performer/école ou groovie/funky ? Allez, finissons en avec ces fakes, comme l'autre bluesman de salon, Ben Harper, qui a dernièrement touché à l'hydromel et a du retourner chez sa maman…
Il s'est présenté par deux fois aux Arènes de la divine Nîmes… Une première sur les batteries de secours, une seconde fois en forme. J'ai pas vu la différence. Même pas le goudron et les plumes: à la trappe !
P.S : les autorités américaines sont en train de statuer sur la libération conditionnelle de Mark Chapman, l'assassin de John Lennon. Libérez-le ! Qu'il s'occupe un peu de la qualité de la musique diffusée sur les ondes actuellement.
