J'étais pas vraiment ravi de recevoir un disque de punk rock mélodique. Pas vraiment car, à mon sens, voire d'un point de vue purement factuel, ce courant prise gravement la redite. De fait, à quoi se frapper un disque commercialisé par des français en 2011 quand des japonais, des américains ou des allemands ont fait de même 3 mois, 5 ans ou deux décennies plus tôt? Néanmoins, j'ai glissé le CD dans le lecteur et let's go.
Alors? Alors, ça a fait comme d'habitude. Tu as beau réaliser que les riffs ressemblent à d'autres écoutés 3 mois, 5 ans ou deux décennies plus tôt, ça fonctionne. Tu as beau te dire que ces groupes, fiers de s'épanouir dans ce genre ultra limitatif, enregistrent les chansons qu'ont oublié de composer les Ramones, The Queers et Screeching Weasel, les trois pôles de ce monde, ça n'en demeure pas moins ravissant. Et dans ce cas, ça l'est même incroyablement.
Etude clinique
Deux groupes, cinq chansons chacun, dont une reprise de l'autre. La règle est simple et les participants connus.
The Apers sont tenus pour un des meilleurs groupes punk rock mélodique oldschool européen. Les bataves déclinent quatre compositions qui, en dehors de celle d'ouverture, s'accordent autour du terme d'efficacité. C'est puissant, enlevé, carré, du punk rock mélodique de pro, quoi. Notons que l'enchainement Slipstream/At the Eldorado/Jägerbombs est des plus réussi.
Il y a pourtant un signe éloquent dans leur partie. The Apers terminent sur Professional hypocrite, des Sons Of Buddha, qui s'avère être la meilleure chanson de toutes. Hum, est-ce un signe? Alors, que donne donc SOB? Du très bon. Le son est plus rond, chaud, moelleux. Plus pop, moins punk, davantage basse qu'aigu. Les français jouent également moins vite, ce qui leur permet de fouiller plus profondément leurs compositions. Truffées de chœurs, ce sont de véritables pépites mélodiques. De leur côté, tous leurs morceaux (incluant la reprise de The Apers) sont magiques. Je connaissais pas SOB et voulais même rien en savoir rapport au nom, mais tout a changé (merci les Poppies).
Après, je me suis souvenu que le même genre de réflexion m'avait assailli à la découverte de Stop Bitching Bitch, de Los Di Maggios (dont le chanteur signe le visuel et les magnifiques illustrations du split), mais aussi du split Mcrackins/Los Di Maggios ou de la compilation de The Apers. Mêmes causes, mêmes effets, en somme.
