Il a quelques temps, une structure inconsciente a envoyé à la rédaction une compilation de kuduro. Les pauvres n'avaient pas compris que le son de l'Afrique, c'est pas notre came. Sauf que là, ce double CD d'électro dopé aux sonorités africaines nous a plutôt branché. Ouais, surprenant, comme tu dis. Mais vois-tu, c'était moins gonflant que le truc traditionnel réservé aux locaux et chez nous aux branchouilles, et plus saisissant que la scène techno électro pouet pouet actuelle. On avait l'impression d'une sorte de rave vieille école donnée dans une cour d'école au Cameroun, avec tout le monde défoncé au banania benzédrine. D'un coup, le concept de sono mondiale, cette vaste blague, prenait du relief et donnait envie de danser. Même à nous, les fils de Joan Jett et Marduk!
Buraka Som Sistema fait du kuduro, ou du moins un genre, et Komba donne effectivement envie de danser, ou au moins se secouer dans son siège auto, et de croire qu'il fait beau même quand on surgèle. Les portugais signent là un disque trépidant qui, quoiqu'imparfait (titres pas top, limites de la formule), a une âme. C'est rare. Brûlant par moment, trop long à d'autres, Komba prend toutefois des risques quand tant de groupes dupliquent une formule, croise les intervenants que même pas on connaît et fait du portugais une langue géniale. Mais ça, on le savait personnellement, on l'avait goûtée. Bref, la machine à danser est en route et elle t'emballe en lusitanien.
