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Fameuse radio!


Au fait, retrouve (Presque) Fameux sur
et le (presque) Myspace

Qui es-tu, (Presque)?

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coooolagos

 


22 octobre 2012 1 22 /10 /octobre /2012 13:49

 

 

https://fbcdn-sphotos-c-a.akamaihd.net/hphotos-ak-ash3/552101_420681887993320_868026519_n.jpg

Le festival Databit.Me s'étendant sur une bonne semaine, ne demandez pas au gros Ndaref de vous le résumer: il n'était pas là, trop occupé à  charrier de la faïence ou appointer au tribunal. Il a néanmoins pris connaissance du programme, se partageant entre ateliers, rencontres et concerts, et s'est même rendu à la soirée du jeudi. La thématique était passionnante: harch/noise/K7. L'obèse a débarqué durant le set de THX 1137. Fascinant spectacle d'un duo agenouillé devant un tas de machines et de fils, bricolant une transe agressive constituée d'une unique plage sonore ultra compacte. Entre Kraftwerk, Suicide et improvisation générale, la musique évolue dans des bien sinueux méandres rétro électroniques. Le bricolage passe du stade artisanal à celui du bel oeuvre avec Tapetronic, qui s'est fabriqué tout un jeu de K7 trafiquées avec lesquelles il réalise un set aussi excitant que déroutant. Croisant hardcore et 8 bits sur le terrain du ludique, le gaillard produit un spectacle détonnant et vraiment marrant (un demi-sourire sur la face de notre bouffi reporter). La faim triturant son abdomen, le chevronné reporter abandonne néanmoins la partie pour filer rapidement se sustenter.

 

Deux jours plus, Ndaref saute d'el coche et, accompagné de son escorte personnelle, ce soir-là constitué d'un dangereux boxeur cougar, file dans l'immense hangar. Souvenir de ces jeunes années: alors qu'il pesait seulement 106 kg, le fluet écrivain avait engoncé sa carcasse sous pareils bâtiments, afin d'écouter, voire se trémousser, sur de la techno illégale. Rien de prohibé, ce soir. Il paie, franchit le seuil et se retrouve face au spectacle d'un joueur d'instruments à vent produisant une musique intemporelle et néanmoins rudement vivante sur laquelle un robot danse. Databit.Me, toute une philosophie. C'est ensuite le tour de Keyvane Alinaghi qui augure un set aussi décomplexé que radical. L'homme envoie des rythmes sur lesquels il joue de la guitare, concasse des mélodies asiato – libano – indiennes en les fracassant sous les percussions, hache les parties construites pour produire un fascinant brouet sonore. Il parvient entre-temps à faire danser, rire et même intriguer en se transformant en bombe humaine. Comme c'est la fête, THX 1137 vient occuper la petite scène et étourdir l'assistance avec ces non-boucles bruitistes. Premier temps mort: après trop de cola, Ndaref doit gérer un afflux de sucre commak qui emplit de confusion son esprit. De fait, ni le moment reggae (Sista Chance et Junior Cony) ni la danse (Rita Cioffi et Yuta Ishikawa) ne le marquent. L'un semblait raide, l'autre souple, il n'était de toute manière guère concentré, pour ne pas dire ailleurs, loin, dehors, au pays des fossés. Il se souvient par contre parfaitement du show de Jankenpopp. L'homme a réussi à soulever le public avec une gamboy, une manette de Wii, mais surtout un sens de la performance énorme et un culot monstre. Les filles l'ont adoré, la plupart des hommes détesté, mais celles qui le traquaient et ceux qui le conspuaient ne peuvent rien enlever à la puissance dévastatrice de ses chansons, bombinettes punk dancefloor hurlées, autozappées, démembrées. Ensuite, nouvelle confusion et nouveau coma sucré. Lorsque Ndaref est revenu à lui, il oscillait sur de la musique de jeu vidéo vintage boostée aux basses, performée par Bitcrusher et ses collègues, lesquels s'échinaient sur consoles trafiquées et aspirateurs tunés. Ensuite, le niveau a grimpé d'un cran supplémentaire avec Probe1 et ses potes: davantage de classicisme, davantage de son qui frappe, de rythmes qui claquent et des basses si massives qu'on aurait pu les couper au couteau. Ndaref s'est perdu là-dedans comme s'il flottait dans une mer de crème chantilly, ce qui n'a rien arrangé au niveau de sucre, blurp. Pas vu 69db, la star de la soirée. Retour dans el coche sans l'escorte, mais avec un guitariste mythique. Les voyages forment la jeunesse sonique.

 

 

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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 13:25

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au départ, c'était humiliant mais ça promettait d'être simple: il suffisait d'aller chercher de la faïence dans une grande surface de bricolage. Sauf qu'il convenait de l'enlever un samedi à 17h et que l'enseigne en question se tenait dans une de ces merveilleuses zones commerciales. Voilà par quel biais Ndaref, brillant rédacteur recalé à la case convoyeur, engonce ses 108 kg de prose vivante dans el coche. Et dès le début, cet homme réalise qu'un samedi dans une zone commerciale n'est pas sans évoqué une plongée directe en enfer. Les longs rubans bitumés sont recouverts de pneumatiques sous gonflées, véhiculant autant d'automobiles clinquantes ou fatiguées, conduites par des humains plus stressés que décontractés. Ndaref, seul dans el coche, consume ses neurones au milieu de la lie. Son état de fureur est tel que pour se calmer, il est obligé d'écouter de la musique brutale, à un volume sonore inouï. Il commence avec les fabuleux Mon Autre Groupe, passant en boucle les chansons folles de Tumeur (dont il n'a jamais reçu le vinyle, au passage), se perdant dans les mots hurlés de la chanteuse, hurlant lui-même de silencieuses insultes aux automobilistes le précédant. Comme il bloque depuis 7 mn à un feu rouge (rouge, vert, orange: personne n'avance), il zappe du côté de Night Prowler. Plus rock dans l'âme, Crime wave apaise son chagrin et l'aide à se traîner, à allure mini v, jusqu'à ce foutu vendeur de matériel bricolé.

http://4.bp.blogspot.com/-g5CSjByXUmg/Tp0uu84QmHI/AAAAAAAAANs/jCybWPNTzyM/s320/noose+hang+tattoo.jpg

 

Au retour, l'arrière d'el coche écrasé sous le poids de la faïence, il doit augmenter les doses de violence et se rabat vers Noose. Seul ce hardcore épileptique, supra brutal et beuglé parvient à le rasséréner. Une question le taraude: est-ce que toutes les personnes qu'il a croisées, qui ont gênées ses déplacements et ont saturées de questions débiles les salariés hébétés, ont-elles été contraintes par obligations professionnelles de bloquer leur cher samedi après-midi? Accablé par tant de stupidité, Ndaref, qui se perd dans les confins de cette zone commerciale, pousse à fond le poste. L'écoute de Noose dégage une furieuse sensation de meurtre, sentiment qui emplit désormais notre pacifiste révolté. La première chanson est leurre: sinueuse, elle embrasse la notion de lourdeur. Les quatre suivantes sont de purs flashs de haine. Noose n'a certes pas passé des semaines sur la composition de ses morceaux ni la recherche de l'équilibre sonore parfait. Avec ce son frustre, plein de grain, parasité, cette voix traumatisante et cette guitare omniprésente, Noose présente une version dégoupillée d'un Iron Cross survolté propulsé contre le spectre d'Heresy. Limite skinhead à combustion instantanée, Noose se présente toutefois comme Chicago Vegan Straight Edge. Leur chanson phare se nomme Hang. Hallucinée, elle prend toute sa force quand son rythme baisse soudain de moitié. La pendaison, voilà un moment que Ndaref y pense en retrouvant une route un tant soit peu dégagée. Une pendaison collective, d'où il serait épargné. Toutefois, le calme revenant en lui, il stoppe la furie Noose et passe à Quickspace.

 

 

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12 octobre 2012 5 12 /10 /octobre /2012 12:39

http://1.bp.blogspot.com/-Z05CosFwwTY/TgNwDxm_DXI/AAAAAAAAA70/uETzYf5-3NU/s320/IMG00152-20110623-1849.jpg

Le tribunal des affaires musicales doit parfois traiter le cas de vrais meurtriers. Tout du moins est-il amené à se prononcer sur des enregistrements ayant accompagné l'errance létale de déviants enragés. Le cas le plus célèbre est la condamnation unanime ayant frappé la dernière chanson du disque Highway to hell, du groupe AC/DC. Alors qu'il atteignait son sommet commercial et créatif, mariant ces deux notions dans un opus sexuel et intemporel, le combo était accusé d'avoir gravé la BO d'un sale tueur en série mexicain. Richard Ramirez, 11 viols et 13 meurtres, adorait Night Prowler. De là à établir un raccourci entre le rock lent et sinueux des australiens et l'esprit méandreux de l'assassin, qui attend toujours son passage en salle terminale, il n'y avait qu'un pas. Les esprits frustres le réalisèrent à la minute.

Le tribunal n'est pas ici pour établir si vaines sentences. De fait, lorsque notre greffier, Jean Congo, a présenté au Président du Tribunal une démo de 2011 oubliée dans un coin du palais, celui-ci n'a pas voulu laisser l'affaire en suspend. Le haut fonctionnaire a demandé à l'expert Ndaref de statuer sur le potentiel de risques de ces cinq enregistrements. Embouteillage de cas aidant, le verdict fût délivré des mois plus tard. Le voici. "Après étude du lien transmis par notre associé mandaté, je peux conclure aux risques élevés de nuisance véhiculés par cette démo. Le visuel est en soi une adéquate illustration des sonorités contenues. L'écoute donne l'impression d'une agression en règle, une offensive réalisée de manière aussi violente que radicale, les coups puissants et soutenus étant vicieusement ponctués de charges lourdes et pesantes. La formation, issue de la déliquescente Boston, alterne le hardcore garage huileux et le power violence épineux au grès de 5 déflagrations sans concession. Quant à son positionnement, il endosse non seulement son patronyme avec aplomb (écartant sans ménagement les 589 Night Prowler consignés jusqu'ici dans Le grand livre des noms de groupes) mais le revendique haut et fort. Les titres sont des preuves à charge (Die Hard, Mindless Violence...) mais c'est surtout avec Crime Wave que NP témoigne bien de ses intentions: les américains cherchent manifestement avec ce titre entêtant, plein d'écho et de tension, à pousser l'auditeur jusqu'à ses derniers retranchements, en vue de lui faire commettre l'irréparable. Nous nous prononçons donc pour une juste interdiction. A noter que ce cas ne va pas sans rappeler celui de Night Stalkers, qui eux-mêmes avaient endossé le surnom que la presse avait donné à Richard Ramirez. La déportation du groupe en terre bretonne avait été une dure mais méritée sanction."

A la suite du réquisitoire, il est ordonné la volatilisation des liens conduisant à l'EP de Night Prowler, mais aussi des K7 (!) commercialisées.

 

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9 octobre 2012 2 09 /10 /octobre /2012 18:42

http://www.idem-mag.com/wp-content/uploads/2012/04/ZOB-COUV-CD.jpg

Si Zob en tant qu’écrivain n’accepte que les livres courts, apparemment il a choisi la même ligne de conduite pour son disque. A notre grand désarroi, il a produit un LP de 13 titres avec une durée d’écoute propre à l’EP.

Musicalement, cet opus jongle entre le slam et le hip hop. Les textes sont bourrés de cynisme et d’humour noir, marque de fabrique de ce cher Zob.

Son titre Décousu se rapporte à mon sens plus à une différence d’application dans l’achèvement des divers morceaux plutôt qu’à un contraste de ton ou de thématique.

Parce qu’on peut bien lui reprocher tout de même quelques onces de paresse. Certains morceaux semblent inachevés, tel que le prometteur La vie c’est Marc Lavoine, où une impatience s’empare de nous le long d’un refrain interminable pour retomber brusquement comme une crêpe trop cuite à l’écoute d’une fin subite.

Les textes achevés par contre sont très bien ficelés et nous font décrocher un rire, un sourire, une grimace, une réaction, quoi.

Certains morceaux sont mêmes honteusement jubilatoires, tel que le somptueux Cocotte minute, criant de vérité, qui nous renvoie nos révolutions en charentaises à la gueule, ou Kiss kiss bisous, belle perle de cynisme sur le manque pathologique de reconnaissance et les amitiés d’intérêts.

Mais Zob peut aussi se révéler un véritable poète aux textes fragiles et touchants tel que Je ne verrai plus jamais comme avant, qui pour moi est le joyau de cet album.  

 

Avec plus d’application, ce disque aurait pu casser trois pattes à un canard, mais il lui cloue quand même le bec et c’est déjà pas mal.

Marie Cornaline (qui chronique également des oeuvres ne causant pas que de Zob).

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5 octobre 2012 5 05 /10 /octobre /2012 13:46

http://www.reggaefrance.com/img/albums//album-brain-damage-dub-sessions-what-you-gonna-do.jpg

Le tribunal des affaires musicales voit défiler toutes sortes de cas. Entre les vieux qui reprennent les hymnes de leur jeunesse (Nitrominds), la danse saoule (DRUNK) ou encore les formations hétéroclites (Mon Autre Groupe), la variété des cas appréhendés atteste de la richesse des formules. On retrouve néanmoins certains inculpés transiter d'une affaire à l'autre. Il y a peu, le tribunal avait dû en appeler à l'expertise de sieur Ndaref pour juger le cas de la réunion High Damage, entité unissant sur disque les compétences de High Tones et Brain Damage. Aujourd'hui, ces derniers reviennent seuls sur le devant du parvis judiciaire avec cet enregistrement sous-titré What you gonna do? Une question qu'évidemment notre jury s'est posée.

Aux regards de l'examen attentif des pistes, le jugement est unanime: Dub sessions est un grand disque de reggae. Frayant délibérément du côté vintage, la formation a composé une série de brûlots dans une optique ultra old school. Brûlot, le mot n'est pas vain. Sans complaisance aucune, notre expertise s'est accordée autour de la qualité extrême des morceaux. Pas de superflu, uniquement du supérieur, le traitement roots de l'affaire étant au demeurant sublimé par une mise en son particulièrement efficiente. Se répand en effet un parfum exaltant évoquant les senteurs de la décennie 70, période dorée pour le reggae s'il en est. Le talent de Brain Damage est alors de s'inspirer directement à la source de ce vivier sans pour autant dénaturer l'ensemble avec le prisme numérique. Lourdes basses, cuivres massifs, percussions adroites et accroches mélodiques subtiles s'entrelacent alors pour créer une chape musicale ultra accrocheuse, sur laquelle se pose la voix de multiples vocalistes. Illustrons ce positionnement par l'arrêté de sieur Ndaref, attaché à la huitième section du tribunal. "Dans un monde empli de copies et resucées, il convient de mettre en exergue le travail de Brain Damage, formation contribuant à rendre passion et maestria à un style qu'on pourrait croire exsangue. Les néophytes pourront certes avancer que rien ne change dans ses nouvelles vibrations reggae. Nous ne sommes en droit de les poursuivre pour méconnaissance du dossier. Voire, moins diplomatique, les renvoyer vertement dans leurs pénates. Royal salute!, comme ils le précisent d'eux-mêmes."

Nous pouvons conclure ce dossier en répondant sans détour à la question initiale: nous allons longtemps écouter Dub Sessions. Affaire close.

 

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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 13:49

http://www.zikeo.com/images/article/2826-spitzer-the-call/spitzer-the-call-album.jpg

 

Le cas suivant est celui d'un duo suspecté de tromperie sur la marchandise. Qu'on s'explique. Il y a peu, le binôme Spitzer publiait Sergen, EP 3 titres . Nous étions manifestement en proie avec une formation prisant l'ambiance post industrielle d'obédience dansante. Nous y retrouvions de fait toutes les caractéristiques usuelles: tempi pesants, claviers texturés, ambiances lourdes et chargées comme un orage d'été. Les emprunts aux années 80 étaient évidents, clins d'œil assumés ou habiles revisitations, mais Spitzer arrivait cependant à imposer sa pate avec ce trio de compositions format carte de visite.

A la sortie de The Call, album riche de 10 compositions, plusieurs plaignants firent entendre leurs voix. Ils se liguèrent dans la vindicte et s'unirent dans la lutte pour déposer plainte commune au tribunal musical. Selon eux, The Call serait beaucoup trop éloigné de Sergen. Il y aurait de la sorte abus d'utilisation d'enseigne commercial, le premier Spitzer n'ayant à les entendre qu'un rapport lointain avec le second. Les jurés, réunis en auditoire, étudièrent donc l'objet en question. Se déclarant incapables d'émettre un avis fondé, un expert aux affaires sonores fût sollicité. Le sieur Ndaref, chroniqueur au e-journal (Presque) Fameux, fût désigné. Il procéda à l'écoute en suivant la méthode usuelle: variété de lieux (Clio, salon, PC), d'activités (rédaction, partie Fifa 07, tri de t-shirts), d'état d'esprit (serein, accablé, enivré). La conclusion de son labeur fût sans appel. "Nous, Ndaref, avons délibéré pour nous accorder autour de la non-recevabilité de la partie plaignante. Nous ne pouvons retenir pour fondée l'opinion selon laquelle le EP Sergen ne serait pas le préambule de The Call. Certaines parties sont certes surprenantes (Madigan et ses sonorités morriconobelges), d'autres ahurissantes (Clunker, avec ce chanteur plus Ian Curtiss que l'original), mais ces ouvertures peuvent être considérés comme de simples variations autour d'une accroche mélodico numérique. La facture du groupe, son empreinte créative pourrait-on dire, se retrouve d'ailleurs dans une structuration globalement identique: introduction, développement, envolée, lyrisme, conclusion. Au final, cet album ne mérite non seulement point l'opprobre mais est tout à fait digne de louanges, quelques titres témoignant d'une réelle originalité. Facture de l'étude en PJ".

Le tribunal en donc tranché en faveur d'une relaxe. Les frais d'avocats et de spécialistes demeurent à la charge des plaignants.

 

 

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 13:35

http://f0.bcbits.com/z/30/64/3064074221-1.jpg

Vous ne trouvez qu'il existe un peu trop de duos? A l'époque, enfin à l'époque où Ndaref pesait seulement 104 kg, en dix-neuf cent et des brouettes, on ne trouvait aucune de ces formations en sous-emploi chronique. Les groupes comptaient trois, quatre ou cinq membres. En deçà, ça n'existait pas, et au-dessus, c'était nul. Même style d'approche que la mention d'un clavier au sein des instruments usités: si y en avait un, pas la peine d'écouter.

Bref, tout ça pour dire que l'époque a changé, et pas qu'un peu. Aujourd'hui, Ndaref compte parmi ses amis un duo guitare - batterie. Non seulement ça ne l'étonne pas, mais en plus il trouve ça excellent. De fait, lorsqu'il reçoit un lien d'un duo amalgamant un gars et une fille, il ne le supprime pas d'emblée, comme il faisait il y a peu encore par pur automatisme. Non, il prend la peine d'écouter. Même si ce sont des suisses. Même si la batterie est tenue par la fille. Même avec un nom aussi ridicule. Plus rien ne le surprend. Pour le coup, si: la musique. No more revelations est un sacré disque. Tel un arc-en-ciel sonique, il s'étire depuis le stoner, fatalement lourd, jusqu'à une pop éthérée et répétitive. Le duo couvre un large spectre et habite totalement ses compositions. Chaque univers musical est abordé comme si ces suisses expatriés s'y consacraient entièrement, sans en déroger. C'est simple, bouclé, peu évolutif, et pourtant Ndaref ne s'en lasse pas. Ces gens semblent avoir découvert un secret. Maintenant, il veut les voir en concert. Il y a certes trop de duos, mais des comme ça, pas vraiment.

  http://monoski.bandcamp.com/

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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 14:43

http://www.objectifgard.com/wp-content/uploads/2012/05/DSC_0831-800x533.jpg

Tu ne pourras le louper. Le bâtiment est horrible. Horrible au goût de certains nîmois, lieu d'implantation de cette salle nouvelle, mais surtout terriblement design aux yeux de Ndaref. Celui-ci arrive sur zone en avance sur l'horaire indiqué. Promenons donc. Il constate que les VIP profitent d'une inauguration réservée pendant que la lie se presse contre les grilles du sanctuaire marron. Une étude attentive renseigne également que cet antre de la musique moderne est cerné de canaux d'évacuation d'eaux pluviales. A Nîmes, on prend la question pluie au sérieux. En retrait des chenaux empierrés déambule une foule fort hétéroclite, s'étant arrachée les presque 2000 places offertes pour ce mini festival gratuit. C'est donc une réduction de société qui défile devant le regard fiévreux de Ndaref. L'élégance côtoie le négligé et les robes à fleurs illuminent les noirs t-shirts Joy Division ou Wipers fraichement réimprimés. Dans la cohue, Ndaref manque de percuter le porteur d'un tricot de corps au message résumant l'humour local: Ici, on 30 dedans.

Lui rentre tout court dans l'enceinte. Il passe sans s'attarder devant l'immense scène installée en plein air où chante Juan Rozoff pour se précipiter vers le tourniquet menant à la structure elle-même. Entre les barrières placées en carré à l'entrée et ce corridor anguleux, la sécurité n'a rien à redouter des mouvements de foule. L'intérieur du bâtiment est peint en jaune vif. Une petite salle (le Club), une grande salle (judicieusement nommée La grande salle) et sans doute des tas d'autres endroits auquel nous n'avons pas accès. Les toilettes sont blanches et, comme il se doit, généreuses. Visiblement, Paloma escompte bien attirer un maximum de monde.

 

A ce moment, Ndaref se souvient qu'il est venu pour la musique. Il a réussi à zapper le funk de Rozoff, mais il ne peut échapper à Phyltre, qui se produit dans La grande salle. Phyltre  débute avec une magnifique intro électro planante angoissante qui laisse augurer le meilleur. C'est toutefois à une sorte d'Indochine 2.0 que les beaux gosses nous présentent. Se risquer à faire reprendre les gens en chœur est une mauvaise idée sur laquelle doit encore méditer le chanteur très sûr de lui. Celui-ci fait le spectacle, mais le compte n'y est pas. Ndaref lève les yeux vers le balcon, copieusement garni, puis sort. Détour par la salle fumeur, en fait un patio (que deviennent les fumeurs les jours de pluie?), puis entrée au Club. La fin de la prestation de PA le trouve énervé. Mince, ce groupe avait l'air excellent. Ah, c'est l'heure de Death In Vegas. La tête d'affiche joue à heure raisonnable, les gosses pourront se coucher tôt. D'emblée, les mauvais points s'accumulent. Le son est fort et trop aigu, rien à voir avec le calibrage parfait de l'intérieur. Ensuite, la formation présente un set qu'on imagine plus efficace dans un espace restreint. Les musiciens peinent à occuper l'espace, puis de toute manière ils s'en tapent. Ils jouent. On n'entend pas la basse et souvent le guitariste chevelu semble en pleine session d'air guitar. Les morceaux que Ndaref apprécie sont à ce point transformés qu'il ne les reconnaît pas. Tout cela gâche son plaisir. Il s'approche, constate que le leader amorce la pompe à applaudissements en s'applaudissant lui-même avant de piquer aussi sec sur les touches de son clavier. Ndaref se barre avant la fin. Il passe voir Roé, qui termine son set. Le dernier morceau voit défiler les invités. L'un des chanteurs, le meilleur, haut la main, est le sieur Zob, auteur d'Un homme moderne, chroniqué ici-même. Retour au club pour la prestation de Shub. Ndaref reste scotché devant l'intense prestation du trio. Rage, humour et précision donne un relief remarquable à leur musique viscéralement vivace. Pareillement subjuguée, l'assistance arrache trois rappels. Les oreilles fumantes, Ndaref sort assister à la dernière demi-heure de DJ Shadow. Avancer que le gaillard est un artiste des platines est encore au-deçà de la réalité. Il passe d'un registre à l'autre, tape sur des percus et s'amuse. Le son des basses fait vibrer nos pantalons et les cubes qui tournent dans les écrans flanquent le tournis. Ovations méritées. Après une dernière bière, la sécurité nous prie d'évacuer.

Au final, Paloma fait une superbe apparition dans le monde concurrentiel des salles de spectacles. La structure massive et gracile replace Nîmes sur la carte des concerts, ce qui est à double tranchant: ici, on 30 dedans.

http://www.paloma-nimes.fr/

 

 

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7 septembre 2012 5 07 /09 /septembre /2012 13:27

http://i2.ytimg.com/vi/UotMKIFQCJc/mqdefault.jpg

Ndaref a toujours adoré la dance. Peut-être cette passion découle-t-elle de sa morphologie. Ses 108 kg constamment entretenus à grand renfort de pizzas, kebabs et autres burgers graisseux l'ont transformé en boule adipeuse d'une redoutable efficacité en club. Pas facile en effet de venir se frotter à ce corps soufflant et suintant lorsque celui-ci esquisse quelques pas lourds et souvent enivrés. Les garçons s'en méfient et les filles le lorgnent. Une situation que Ndaref rencontrait déjà à l'époque des pogos. Il était moins gros (à 14 ans il pesait seulement 104 kg), mais il en imposait aux frêles punks incultes.

Enfin, il aurait aimé. En réalité, Ndaref fait comme tous les gros complexés. Dès qu'il s'agit de danser, il se retire dans un coin et taquine le goulot. Si on vient le chercher, il prétexte qu'il est bourré, ce qui d'ailleurs n'est pas faux. Toutefois, Ndaref est un gros qui a de l'oreille. Sans doute même plus que tous ces corniauds qui dansent. A force d'écouter de la musique en retrait et les voir s'agiter, il a pigé ce qui plait. Les éléments déclencheurs. La formule magique. Le son dégrippant.

Aussi peux-tu faire confiance à l'obèse Ndaref lorsque ce dernier avance que ce EP présente une formule parfaite. Le titre phare, I don't need to sleep, est une bombe. Entre la froideur de la voix féminine en ouverture et la montée saturée qui agite le morceau, le titre joue magnifiquement sur l'alternance glace-brasier, aussi bien qu'entre le classe et le putassier. Les remixes qui l'accompagnent s'ouvrent à d'autres styles (son Baléares poisse, techno robotique gay) avec moins d'évidence mais un véritable parti-pris. Le track Syn-Tax-Error nous transporte en arrière par son titre, rappelant à Ndaref son PC 386, et son intro, reprise sur un Transe Vol.7 de 1993. Le corps du morceau est une sorte d'hymne au club de gym plus que de dance, à destination de fille en tutus fluo qui suent en effectuant steps et pompes aériennes. Pour le coup, le remixe (Daxman édit) est nettement plus intéressant avec sa pompe à saturation, sans toutefois parvenir à la cheville de I don't need to sleep. Quant au titre Botjob, que dire d'autre que cette balade digitale part en tous sens sans offrir de répits. Bref, l'alliance de l'ami D-R-U-N-K, qu'on aime beaucoup à la rédac, et du russe MARSEILLE (cherchez pas, c'est la mondialisation) envoie du bois. Et notre bon gros replet Ndaref, replié saoul dans son coin, sait de quoi il cause!

 

 

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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 13:23

http://cdn.stereogum.com/files/2012/02/light-asylum-light-asylum.jpg

Ndaref l'a mauvaise. Non seulement il est obligé de bosser en plein été, mais une vaste réorganisation de l'open space a été effectuée durant un de ses jours de RTT. Lorsqu'il est arrivé ce matin, son bureau avait été déplacé. Alors qu'il faisait face à la porte et jouxtait la fenêtre, il est maintenant à l'inverse: dos à l'ouverture et éloigné de la lumière naturelle. L'écran de son misérable Apple est aujourd'hui visible par tous. Terminé donc des surfs clandestins et autres recherches de vélos vintage. De surcroît, plus moyen de se livrer désormais à ces mémorables parties de foot sur sa console portable. Ndaref, ce matin-là, est le plus malheureux des rédacteurs au monde et ce n'est certes pas le sourire entendu d'el pendu, son supérieur chauve, qui lui rend le sien.

Coincé, Ndaref est obligé de bosser, ce qu'il effectue avec une apathie si évidente qu'il abat encore moins de labeur que d'ordinaire (un exploit digne d'intégrer un reportage sur le suicide au travail). A la pause déjeuner, il ne s'enfuit cependant pas avec ses habituels partenaires mais reste sur place, à tout réaménager. Qu'importe si el pendu l'oblige à tout remettre dans le nouvel ordre, au moins aura-t-il essayé. De fait, il s'y colle dès que le dernier gueux évacue l'open space. Et comme il faut bien écouter quelque chose, Ndaref ouvre un des nombreux liens en souffrance.

Le premier se nomme Citizens! qui avec Here we are a enregistré un album très tendance. Ndaref comprend l'engouement durant les deux premiers morceaux, effectivement fort goûtus, mais par la suite l'opus défile sans qu'il soit dérangé dans son déménagement. Il tire les meubles, pousse des cartons de CD, troque des chaises quand il réalise soudain que les Citizens! en ont terminé. Lorsque Light Asylum débute, le plus replet des chroniqueurs est par avance dégoûté. L'argumentaire l'a miné. "Aussi, on ne s'étonnera pas de voir émerger de l'obscurité des caves punk de Brooklyn, Light Asylum, bouillonnant duo de new-wave gospel et électronique." Seigneur, pourquoi ne donne-t-il pas des cours d'écriture? Non seulement cette prose creuse aligne les clichés mais elle s'avère au surplus passablement fausse. Le duo verse en effet dans l'électronique chantée comme on en produisait au début de la décennie 80. Quand tout était encore frais, neuf, excitant, des légions de gaillards oubliaient le punk en exhumant de noires mélancolies sur lit de claviers. Light Asylum parvient à renouer avec cette période bénie. C'est puissant, envoûtant, parfois glaçant, et tellement fort qu'on parvient à s'extirper du spectre du redondant. La voix de Shannon Funchess verse dans la messe noire ou la danse robotique industrielle avec un égal bonheur, si bien que les compositions, basiques et somme toute linéaires, prennent un relief conséquent. Oula, c'est bon! réalise Ndaref alors qu'il en termine. Il a achevé de tout repositionner, il va pouvoir continuer à pioncer. Mais en attendant, il appuie une fois encore sur Play. Sont-ce les grognements d'el pendu qu'il entend par-dessus la dive musique?

 

 

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